C’est une innovation qui pourra révolutionner la mode en République démocratiue du Congo. Serge Bashonga, jeune entrepreneur de Goma et Directeur Général de Kivu écosolution Sarl, un startup installé dans cette ville de la province du Nord Kivu. Ce génie congolais vient de créer des mèches biodégradables à base de fibres de bananiers. Il a décidé de contribuer à sa manière à la protection de l’environnement en fabriquant ces artifices plus prisées par les femmes, dans l’industrie de la beauté.

Chaque année, la République démocratique du Congo importe plusieurs tonnes de mèches fabriquées à base du plastique. Après usage, les déchets de ces mèches sont souvent jetés à la poubelle sans aucune possibilité d’être recyclés. Ce qui fait d’elles, l’une des substances les plus polluantes de l’environnement.

Avantages économiques et environnementaux

En effet, l’invention de ce jeune étudiant en Biologie végétale à l’Université de la Conservation de la Nature et de Développement de Kasugho (UCNDK), pourra se présenter comme un palliatif aux mèches en plastiques.  Les fibres utilisées pour fabriquer ces artifices prennent des centaines d’années, voire quatre cents ans pour se décomposer totalement dans la nature. 

 » Après avoir observé l’environnement, nous avons créé cette entreprise pour chercher des solutions écologiques. Les mèches qui sont sur le marché prennent beaucoup de temps pour se décomposer. C’est ainsi que nous avons pensé fabriquer ces mèches biodégradables pour protéger l’environnement.  Après la récolte des bananes, le tronc du bananier a longtemps été considéré comme déchet, mais nous le revalorisons. Nos mèches ne sont pas encore en vente. Nous sommes en phase du prototype. Nous recherchons des partenaires pour accroître la production « , a expliqué Serge Bashonga.

Outre les avantages environnementaux que peuvent procurer cette invention, les mèches en fibres de bananiers pourront contribuer à l’économie nationale. Cela va créer de l’emploi, et empêcher l’Etat congolais à dépenser les devises pour l’importation des mèches en plastique qui posent de sérieux problèmes sur l’environnement. 

“ Vous savez que chaque année, la RDC importe plusieurs tonnes de mèches. Ce qui coûte à l’Etat, plusieurs millions de dollars américains à l’importation. Si jamais, l’Etat décide de donner une main forte à ce jeune entrepreneur, il peut réduire le recours à l’exportation de ses devises pour des investissements ciblés. Ce serait aussi une façon de promouvoir l’invention locale, et l’entreprenariat des jeunes. Car, je reste convaincu que l’industrialisation de notre pays, partira de l’Est ”, a indiqué Alfred NTUMBA, journaliste spécialiste des questions environnementales.  

En Afrique en général et en République démocratique du Congo en particulier, plusieurs femmes ont opté pour des tissages de mèches ou plantes fabriquées à base du plastique. L’invention de Kivu écosolution Sarl, spécialisée dans la recherche des solutions écologiques aux problèmes de la société est une contribution notable qu’elle apporte dans la lutte contre la pollution plastique. 

 » Nos mèches sont fabriquées avec des fibres de bananier. Nous y travaillons depuis une année mais c’est depuis quelques mois que nous avons eu un résultat un peu satisfaisant. Au départ quand on avait eu l’idée, c’était un peu compliqué de faire comprendre aux gens qu’à partir des fibres du bananier on pouvait obtenir des mèches. Alors, nous nous sommes mobilisés pour réunir des fonds afin de fabriquer ces mèches biodégradables pour protéger un tant soit peu l’environnement  » a-t-il éclairé.

Congo Pays-Solution, ce n’est pas seulement un slogan. Mais aussi, et surtout des réalisations palpables à soutenir. Une initiative louable comme celle-ci qui, à la veille de la COP 27, tombe à pic, devrait obtenir le soutien de tous les congolais pour préserver la planète des pollutions.

Sarah MANGAZA