Après 3 jours de réflexion et de travaux intenses sur l’exploitation minière responsable en République démocratique du Congo, la 5ème session plénière conjointe Idak-idaki s’est clôturée le 27 octobre 2022 à Kinshasa. Ces 2 plateformes Idaki pour les Investissements Durables au Kivu et Idak qui est un Cadre de dialogue pour les Investissements durables au Katanga ont permis aux participants de partager leurs expériences de terrain en termes de témoignages en se focalisant sur les forces, les faiblesses, les défis mais aussi les opportunités observés dans l’exploitation minière et ses effets sur les ressources naturelles, la biodiversité et le dérèglement climatique actuel au pays.
» Je ne dirai pas qu’il y ait quelque chose qui ait changé mais beaucoup de choses ont évolué. Il y a un temps où on ne pouvait investir dans les aspects environnementaux, précisément le changement climatique, mais du moment où le besoin de faire une mutation vers les énergies renouvelables se fait sentir, essentiellement du côté de l’industrie minière qui est une grande pollueuse de l’environnement, nous en tant que cadre de dialogue pour les investisseurs, nous formulons des recommandations pour des solutions idoines par rapport à cette question préoccupante, surtout que nous sommes à la veille de la Cop 27. »_ A indiqué Patient Kabanga, Président de IDAKI.
Lors de ces assises, l’USAID a eu une part active à ces travaux. Le Programme Régional pour l’Environnement en Afrique Centrale (CARPE) a partagé sa vision de voir un bassin du Congo avec des écosystèmes sains et un leadership local dynamique qui soutient la stabilité et la prospérité des communautés. Cette agence américaine a également informé les participants sur son objectif global de soutenir des acteurs environnementaux dans le bassin du Congo, pour mettre en œuvre des actions qui répondent aux menaces à grande échelle contre la conservation de la biodiversité et la gestion durable des forêts.
» C’était important d’avoir les parties prenantes du secteur minier ainsi que les acteurs de la conservation pour discuter des enjeux de l’heure à la veille de la COP 27. Il y a des pistes de solution qui sont gagnant-gagnant pour le développement économique mais aussi pour le respect des ressources naturelles. Mais aussi de saisir des nouvelles opportunités sur le marché mondial. Par exemple dans la fabrication des batteries à base du lithium. Ceci représente une opportunité conséquente pour La RDC “, a expliqué Andrew Panton, directeur technique de l’Activité de soutien aux forêts et à la biodiversité à l’USAID.
Pour les partenaires techniques et financiers, les échanges durant les trois jours ont été enrichissants mais un suivi des recommandations s’avère très nécessaire. » Les sujets étaient très pertinents, étant d’actualités. Pour que l’Etat congolais réalise qu’il y a des failles, il faudra mettre en place un comité de suivi. Avec un fort lobbying, il est possible que les recommandations formulées soient prises en compte et que le Code minier soit bénéfique pour tous « , a souhaité Yasmine Nzuma, géologue au projet Développement économique durable et chaînes d’approvisionnement responsables à la Coopération Allemande.
A l’issue de ces travaux, quelques recommandations ont été formulées aux décideurs. Il s’agit entre autres de la mise en place d’une brigade de protection de la faune et de la flore en dehors des aires protégées et renforcer les structures intergouvernementales d’experts pour la vulgarisation des normes internationales ; redynamiser, renforcer et appuyer les structures existantes sur la protection de l’environnement.
A la prochaine révision du Code minier, revoir l’affection de 0,2% du chiffre d’affaire des miniers; définir les limites en rapport avec la qualité des eaux de surface dans la réglementation ; mettre les moyens nécessaires pour accélérer le processus de recherches géologiques et miniers; lancer un processus de réappropriation du secteur minier en confirmant son pouvoir et en relançant ses propres entreprises minières ; accompagner les coopératives artisanales; insérer le changement climatique dans la loi minière en légalisant le monitoring.
» En tant qu’organisations, nous avons une politique de suivi. Depuis que nous existons, nous avons eu beaucoup de recommandations. Certaines ont aidé à améliorer un tant soit peu la manière de gérer nos ressources naturelles. Cette 5ème session ne sera pas une exception « , a rassuré le Président de IDAKi, Patient Kabanga.
Pour rappel, c’est sur le thème : » La problématique de l’exploitation minière face aux enjeux de la protection des écosystèmes, la gestion de la biodiversité et la lutte contre le changement climatique en République démocratique du Congo » que les Plateformes de dialogue pour les investissements durable dans le secteur minier en RDC Idak-Idaki ont organisé ces assises du 25 au 27 octobre 2022 à Kinshasa. Plusieurs participants venus des différentes provinces du pays y ont pris part.
Sarah MANGAZA