Nord-Kivu: Les érosions, une menace alimentaire à Lubero, Rutshuru et Masisi

Des chercheurs en agro-écologie de l’International Center for Peace and Environment Protection by Peasant Communities, ICPEP s’inquiètent de la dénudation des plusieurs champs en territoires de Lubero, Rutshuru et Masisi en province Nord-Kivu suite à la répétition des cas d’érosions hydriques dans ces entités. Lors d’un entretien avec Environews RDC, ce jeudi 13 octobre 2022, Alain Manzekele, président du Conseil d’administration du ICPEP estime que le non-respect des normes agricoles par les paysans reste la principale cause de dénudation de la couche arable des vastes étendues des camps par des érosions.

« Les zones les plus touchées par les érosions c’est d’abord le territoire de Lubero dans les hautes terres, Masisi et Rutshuru en groupement de Jomba. Ces érosions sont dues à la déforestation et à une mauvaise pratique de l’agriculture, l’érosion détruit l’environnement et constitue une menace alimentaire pour les agriculteurs », a t-il indiqué.

Pour ce qui concerne les moyens de lutter contre ces érosions par les agriculteurs, sur les hautes terres, l’expert évoque la nécessité de recourir à l’agriculture en échelle par l’usage des haies antiérosives et l’agroforesterie pour redonner valeur aux terres cultivables.

Avec la présence des érosions dans différents milieux, des glissements des terres sont énormes dans les différentes zones cultivées. Ce sont les surfaces qui perdent leur couvert végétal. A l’en croire, quand ces érosions sont déclarées dans les aires protégées, elles impactent négativement sur la biodiversité et sur le tourisme.

« Lorsqu’il y a érosion, le sol est exposé au soleil. Quand les eaux se dirigent vers les vallées ce sont les inondations s’en suivent et causent des pertes en vies humaines et en végétation. Il faut que dans certains champs, on y creuse des trous pour diminuer la pression de l’eau. Ces trous doivent se succéder sur la pente. Et les agriculteurs doivent planter des arbres pour soutenir la terre comme des grevillea et des bambous », a-t-il informé.

Ainsi pour limiter les dégâts des érosions dans le Nord-Kivu, International Center for Peace and Environment Protection by Peasant Communities appelle la population à s’investir davantage dans le reboisement et l’application de l’agriculture à la longueur de la pente. Il insiste également sur la capacitation des agronomes locaux sur la lutte contre les érosions.

Trésor WAYITSOMAYA, depuis Goma

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