Le Conseil d’administration de la Banque africaine de développement a autorisé, l’octroi d’un don, de 2,5 millions de dollars au gouvernement mozambicain pour développer les énergies renouvelables dans le pays. Cette annonce a été faite ce vendredi 14 octobre à Abidjan.
Selon ce communiqué, les ressources, qui proviennent du Fonds pour l’énergie durable en Afrique (SEFA), administré par la Banque, serviront à mettre en œuvre le Programme d’intégration des énergies renouvelables au Mozambique (MREP).
« Avec l’appui du Fonds pour l’énergie durable en Afrique, la capacité du Mozambique pour intégrer un plus grand volume d’énergies renouvelables augmentera, ce qui contribuera aux efforts du pays pour devenir un des principaux fournisseurs d’énergie régionaux », a déclaré Daniel Alexander Schroth, directeur du Département des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique de la Banque africaine de développement.
Le Mozambique étant un des pays les plus vulnérables au changement climatique, le projet va aider à construire une infrastructure de production d’électricité plus durable et plus résiliente.
Pour l’essentiel, ce financement est voué à offrir une assistance technique à la compagnie nationale d’électricité en quatre volets, soutenir financièrement des études de faisabilité technique, économique, environnementale et sociale pour le développement d’une centrale solaire flottante dans le réservoir du barrage de Chicmaba ; apporter un soutien financier pour une étude de faisabilité pour le stockage des systèmes de batteries d’énergie dans un maximum de 10 sites à travers le pays ; renforcer les capacités techniques du personnel d’Electricidade de Moçambique (EDM) ; et appuyer la préparation des appels d’offres.
« Nous sommes très heureux de lancer les activités du Fonds pour l’énergie durable en Afrique au Mozambique, qui s’accompagne de projets très stratégiques et innovants, qui contribueront à diversifier la matrice énergétique et à réaliser une étude sur les besoins de stockage, afin de développer davantage de projets d’énergie renouvelable », a déclaré Marcelino Gildo Alberto, président d’Electricidade de Moçambique.
Le don va aussi servir à mener des études visant à accroître la part de la production d’énergies renouvelables variables dans le mix énergétique du Mozambique. Des études de faisabilité pour développer l’énergie solaire photovoltaïque flottante vont être conduites dans les installations hydroélectriques existantes d’Electricidade de Moçambique.
De plus en plus touché par des phénomènes météorologiques graves et soudains tels que des cyclones, des tempêtes et des périodes de sécheresse prolongées, le Mozambique est pourtant doté d’abondantes ressources énergétiques, renouvelables et fossiles.
Au cours de la dernière décennie, le secteur énergétique Mozambicain a enregistré des avancées considérables : le pays s’avère un exportateur net d’électricité malgré de faibles taux d’accès (57% dans les zones urbaines et 13% dans les zones rurales). Avec 187 gigawatts, le Mozambique possède le plus important potentiel de production d’électricité d’Afrique australe, grâce à des ressources inexploitées en charbon, hydroélectricité, gaz, énergie éolienne et en énergie solaire.
L’hydroélectricité représente actuellement environ 81 % de la capacité installée. Mais le gaz naturel et les sources d’énergie renouvelables sont appelés à prendre une part croissante dans le bouquet énergétique du Mozambique.
Notons par ailleurs que la Banque africaine de développement apporte plus de 400 millions de dollars de financement au Projet – en cours d’exécution – de gaz naturel liquéfié (GNL) du Mozambique, d’un coût total de 20 milliards de dollars. La Banque soutient la production, le transport et la distribution d’électricité, à l’instar du projet gazier de Tamine. Elle appuie actuellement le projet de centrale hydroélectrique de Mphanda Nkuwa, la remise en état de la centrale hydroélectrique de Cahora Bassa et la construction d’une ligne de transport depuis le nord pour acheminer l’électricité vers le sud.
Alfred NTUMBA