PreCop 27 : La foresterie communautaire en RDC et le défi du financement des plans simples de gestion

La foresterie communautaire en République démocratique du Congo a marqué le débat lors d’un événement parallèle organisé à Kinshasa, ce mercredi 05 octobre, en marge des travaux préparatoires de la COP27. Plusieurs acteurs, bailleurs, et l’administration forestière du Ministère de l’Environnement ont longuement échangé sur les étapes de ce processus et la possibilité d’achever les étapes restantes de ce mécanisme innovant mis en place par l’Etat congolais.

« En 2002, le gouvernement congolais a initié ce mécanisme dans le code forestier. En mettant en place la foresterie communautaire, l’Etat savait que les communautés locales et les peuples autochtones avaient besoin de pain. Nous avons besoin d’oxygène, nous avons aussi besoin du pain », a indiqué le secrétaire général à l’Environnement et développement durable, Benjamin Toirambe.

Au cours de cette session parallèle, les avancées du processus de la foresterie communautaire ont été passées au peigne fin. Des témoignages des représentants des communautés à ces assises ont démontré la nécessité d’appuyer les CFCL déjà attribuées, afin de les mettre en valeur pour que les bénéficiaires en tirent réellement profit.

« Nous avons constaté que les partenaires techniques et financiers s’arrêtent à la sécurisation des droits des communautés. Ils ne veulent pas financer les autres phases. Il était besoin pour nous de nous assurer que les bailleurs de fonds, surtout ceux qui sont à l’origine des financements qui arrivent dans la foresterie communautaire soient conscients qu’il faut finaliser le processus par l’exploitation », a déclaré Angélique Mbelu, experte à la Rainforest Foundation Norway.

Pour le représentant des bailleurs de fonds en RDC, l’Ambassadeur des Pays-Bas, Joke Oppewal, ce plaidoyer porté par la société civile pourra bien être pris en charge par les nouveaux financements CAFI à travers la deuxième lettre d’intention signée avec le gouvernement congolais et dont le montant global est de 500 millions de dollars sur 5 ans.

« Si on parle de la foresterie communautaire cela veut dire que les communautés doivent avoir d’emplois et des revenus des activités forestières. Pour cela, il faut un accompagnement. Je pense que les investissements pour les communautés c’est dans la capacitation et dans les chaînes de valeur. Ça peut être le cacao, le maïs, mais aussi le makala », a-t-il informé.  

Au cours de ces discussions, il s’est dégagé un réel besoin d’accompagner les communautés dans ce qu’elles veulent, et non dans ce que veulent les partenaires techniques et financiers. Pour y arriver, il faut encourager l’implication du secteur privé censé créer des richesses à la base.

« Le ministère a mis en place des outils nécessaires. Lorsqu’un privé veut s’investir dans ce domaine, il trouvera des mécanismes de négociation avec les communautés. On encourage les privés à intervenir avec des projets innovants pour aider nos communautés à améliorer leurs conditions de vie », a renseigné Fifi Likunde, chef de Division foresterie communautaire au MEDD.

L’exécution d’un plan simple de gestion est une étape cruciale du processus de la foresterie communautaire. C’est l’étape qui précède l’accès des communautés aux retombées de leurs concessions de forêt communautaire.  Cependant, cela nécessite des financements conséquents pour booster le développement.

 « La foresterie communautaire est un outil de développement socio-économique des communautés. Nous restons convaincus que le financement des plans de gestion des CFCL est possible », a déclaré Théophile Gata, directeur exécutif de CAGDFT.

Notons qu’au cours de cette séance de travail, la note argumentaire validée lors de la 9ème table ronde sur la foresterie communautaire a été remise aux autorités. Elle est considérée comme un outil de plaidoyer pour le développement de ce mécanisme.

Alfred NTUMBA

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