Les travaux de la 9e Table Ronde Multi-Acteurs sur la Foresterie Communautaire (FC) se sont ouverts ce jeudi 29 septembre 2022, à Kinshasa. Pendant 2 jours, toutes les organisations qui œuvrent pour la gestion durable des forêts en République démocratique du Congo seront ensemble pour définir des mécanismes de financement durable et équitable à mettre en place en vue de soutenir davantage la foresterie communautaire, mais aussi sa prise en compte dans les réformes sectorielles en cours au pays.
Pour le Ministère de l’Environnement et Développement Durable qui organise cette activité en partenariat avec le projet Forêts d’Avenir , des avancées ont été enregistrées depuis la dernière édition de cette Table ronde.
« 13 provinces ont été dotées des concessions forestières. Nous invitons les autres provinces à s’approprier ce projet pour qu’on arrive à mettre en place la foresterie communautaire sur l’ensemble du pays », a indiqué le Représentant du secrétaire général à l’Environnement à ces assises, Gabriel Yuma.
De son côté, le directeur exécutif du Centre d’Appui à la Gestion Durable des Forêts Tropicales (CAGDFT), Théophile Gata est convaincu que l’opinion a déjà compris l’importance de la foresterie communautaire. Cependant, il reste encore beaucoup à faire.
« Nous voulons que l’opinion puisse aussi comprendre que la foresterie communautaire est une solution basée sur le droit pour atténuer le changement climatique et créer l’adaptation à ce changement ; chose qui est un problème aujourd’hui. Cette édition fera des recommandations dans ce sens-là pour davantage appeler les bailleurs des fonds à soutenir ce processus. » A-t-il expliqué.
La RDC compte à ce jour 152 concessions forestières des communautés locales (CFCL) représentant un total de près de 3 millions d’hectares, grâce à un cadre légal réglementaire et institutionnel désormais complet.
Sachant que l’impunité bat encore son plein au pays, quel mécanisme de garde-fou est-il mis en place pour conserver ce patrimoine ? Théophile Gata a rassuré que des outils ont été mis en place pour cette fin.
« Il y a des outils qui permettent que ces concessions soient gérées. C’est le plan simple de gestion. Des acteurs travaillent pour l’élaboration de ce plan qui est en cours dans la plupart des provinces concernées. Nous pensons qu’au terme de la validation de ce plan simple de gestion, les activités liées à la gestion durable vont prendre l’envol. Et c’est pour ça que nous soulignons l’importance de la recommandation faite à Yangambi par les scientifiques qui ont mis l’accès sur la mise en place d’un plan simple de gestion des concessions forestières aux communautés déjà octroyées. » A-t-il martelé.
Il est prouvé que confier la gestion des forêts aux communautés locales et peuples autochtones qui y vivent et en dépendent, est le moyen le plus juste et efficace de les protéger.
« Confier la gestion des forêts aux communautés locales est une solution clé dans la lutte contre le changement climatique. C’est très important pour la planète entière. Pour nous, cette question a toujours été importante parce que nous pensons que c’est une base de développement pour la RDC », a martelé Anna Osuna Orozco, de Rainforest Uk, Représentante des partenaires à cette activité.
Ces travaux interviennent à la veille de la tenue de la 27e Conférence des parties sur le climat. Une occasion pour les différentes parties prenantes de se pencher sur ces questions en vue d’apporter un plus à ces assises qui se profilent à l’horizon.
Sarah MANGAZA