African Wildlife Foundation (AWF) a procédé à la clôture de son projet de pour lutter contre la criminalité faunique en République démocratique du Congo (INL RDC 2018). Ce projet de 4 ans avait pour objectifs, entre autres d’outiller les Hommes de la loi sur les infractions relatives à la violation de la loi sur la conservation de la nature en RDC. La cérémonie de clôture dudit projet a eu lieu à Kinshasa, ce mardi 27 septembre.
« Grâce à notre collaboration avec Maicha et Juristrale, plusieurs arrestations ont été effectuées même si les jugements rendus n’étaient pas à la hauteur de nos attentes. Des trafiquants illégaux qui opèrent à travers ou vers la RDC ont été appréhendés. Mais il y a un problème qui nous préoccupe plus : l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN) n’a pas du personnel adéquat pour faire ce travail », a relevé le coordonnateur de ce projet, Me Joe Kasongo.
Ce projet a permis également d’identifier les vrais problèmes qui minent la conservation en RDC. C’est notamment le braconnage d’espèces sauvages et leur trafic, la commercialisation de la viande de brousse, et la capacité insuffisante des institutions chargées de l’application de la loi en RDC.
« Notre stratégie est d’arrêter le massacre et le trafic à tous les niveaux. Ce projet a pris fin mais nous poursuivrons ce travail durant une période de 10 ans. Nous allons nous atteler sur les agents commis aux entrées et sorties du pays. C’est un succès mais il y a un petit souci au niveau de la justice. Des changements brusques et intempestifs de magistrats interviennent lors de nos formations et nous sommes souvent obligés de les refaire dans les mêmes localités », a expliqué le représentant pays de AWF, Antoine Tabou.
Pour sa part, le directeur national chargé des parcs nationaux, domaines de chasse et des réserves à l’ICCN, De Dieu Byaombe a déploré le fait que la justice congolaise ne comprenne pas le travail abattu par eux, protecteurs des aires protégées du pays.
« Beaucoup de nos amis de la justice ne comprennent pas la loi sur l’environnement. D’où ils minimisent les infractions liées à la criminalité faunique. Ils trouvent que nous exagérons lorsque nous demandons qu’un individu soit condamné pour avoir tué un animal. Nous sommes lésés car nous faisons beaucoup d’efforts pour protéger la nature. Ils doivent être suffisamment formés pour comprendre l’importance de la faune et de la flore. L’ICCN a un nombre très limité d’ écogardes dans les aires protégées. Je pense qu’il revient à l’Etat congolais d’ajouter leur nombre mais il ne suffit pas seulement de les ajouter. Il faut aussi qu’ils soient pris en charge correctement en termes de rémunération et équipements”, a-t-il martelé.
Pour pérenniser les acquis de ce projet, AWF a pris l’engagement de poursuivre les mêmes activités sur le terrain malgré la fin de ce projet. « Nous devons tous croire en la criminalité faunique zéro ! », a insisté le Représentant pays de AWF. dans son mot de circonstance. Un cri qui réaffirme son engagement à poursuivre son combat.
Sarah MANGAZA