Quelle garantie Didier Budimbu, ministre des hydrocarbures de la République démocratique du Congo peut donner aux propriétaires des engins utilisant de l’essence à Kinshasa et dans toute la partie ouest du pays ? La question vaut son pesant d’or au regard de la cacophonie qui s’installe entre le ministre et l’OCC (Office congolais de Contrôle), sur la cargaison d’essence accostée à Muanda.
Dans un rapport rendu public il y’a 48 heures, l’OCC, établissement public ayant dans ses attributions le contrôle à l’entrée comme à la sortie des produits a alerté sur la mauvaise qualité du carburant commandé par la RDC pour alimenter la partie ouest de la République.
« Les conclusions des résultats d’analyses, repris dans le rapport d’essai n° PP/0822/02/2022 du 13 septembre 2022, et tirées de la comparaison de ces derniers ; aux spécifications de MOGAS… renseigne que le MOGAS dont question est non conforme au regard de la différence des températures entre 10 et 20 %des volumes évaporés du distillat qui est hors spécification », peut-on lire dans ce rapport.
Des conclusions récusées de revers de main par le ministre des hydrocarbures, qui lors d’un point de presse tenu ce mercredi 14 septembre, a affirmé que, « ce carburant est propre à la consommation », sans prouver le contraire de ce que révèle le rapport de l’OCC.
« La régénération de la cargaison ne veut pas dire que le produit est de mauvaise qualité, mais au contraire cette régénération va permettre au produit de répondre aux normes de la RDC », a précisé le ministre.
Pour plusieurs observateurs, il est quand même curieux de remarquer que le ministre met en doute le contenu d’un rapport réalisé par une institution habilité à vérifier les normes de conformités. Et, pourtant le ministère des hydrocarbures ne dispose d’aucun laboratoire qui pouvait prouver le contraire de ce qu’a évoqué l’OCC dans son rapport.
Dans cette situation de confusion, d’aucuns s’interrogent sur la sincérité de la décision du ministre des hydrocarbures de laisser les kinois consommer ce carburant qui serait impropre à la consommation. A qui faire confiance ? Au ministre ou à l’OCC, la question reste toute entière. En attendant, les premiers servis pourront nous en dire plus.
Alfred. NTUMBA