La pénurie de carburant se fait ressentir à nouveau à Kinshasa. Depuis le soir du lundi 05 septembre 2022, des engouements se sont observés dans les quelques stations-services qui sont restées opérationnelles dans la capitale de la RDC. D’autres avaient arrêté de ventre tôt soit par manque de stock ; soit pour préserver le peu qui restait. Le Ministre des Hydrocarbures, Didier Budimbu s’est exprimé à travers un communiqué rendu public ce mardi 06 septembre 2022 à Kinshasa pour annoncer la baisse du stock stratégique de carburant à Kinshasa.

« Kinshasa consomme à elle seule plus ou moins 1.100 mètres cubes de carburant par jour. A ce jour, une baisse a été observée en fourniture », indique le communiqué.

Vive le monnayage

C’est reparti pour des longues files d’attentes et des balades bidons à mains, dans les rues de la ville province de Kinshasa. Selon certaines sources, quelques pompistes ont vendu aujourd’hui moyennant 500 ou 1000 francs congolais.

« Moi j’ai pu acheter mon carburant après avoir remis 500 FC au vendeur.  Quelqu’un m’a dit que lui a payé 1000 FC là où il s’est approvisionné », a confié un chauffeur de taxi rencontré dans la rue.

D’aucuns se demandent si une hausse de prix de carburant à la pompe est à nouveau envisageable dans la capitale congolaise. Une Reporter de Environews rdc s’est même vue refusée d’être servie dans l’une des stations-services du centre-ville dans la nuit du vendredi 02 septembre 2022. 

« En tout cas Madame, il n’y a pas moyen de vous vendre du carburant de ce montant-là. Ça ne suffira pas. A la limite, je pourrais en vendre pour 10000 FC tout au plus », avait réagi un pompiste après que la Reporter lui ait demandé de lui servir du carburant pour 50.000 FC.

Que pense l’autorité compétente de cette situation ? La RDC tend-elle vers un niveau de pénurie très critique que d’autres pays qui subissent le poids de la guerre en Ukraine ?

« Dans le souci d’éviter la rupture totale, le gouvernement, en concertation avec les entreprises qui opèrent dans ce domaine, s’est résolu d’appliquer le plan de contingence en vue de faire baisser de 1.100 m3 à 660 m3/jour la consommation en essence.” A précisé le communiqué de Didier Budimbu, ministre des hydrocarbures.

Pour rappel, c’est au mois de janvier de l’année en cours que le prix d’un litre de carburant à la pompe est passé de 1995 à 2095 FC. Au mois de juillet dernier, il a grimpé à 2495 FC. « Si le prix augmente encore, je me demande ce que je deviendrai car, avec la récente majoration, la situation est déjà trop complexe », s’est plaint un taximan de Kinshasa.

Sarah MANGAZA