L’approvisionnement en eau potable demeure un casse-tête pour plusieurs ménages de la République démocratique du Congo en général et ceux de la ville province de Kinshasa en particulier. C’est la raison de la multiplication des forages dans des zones où la desserte en eau s’avère insuffisante ou inexistante ; pourtant, la régie de production et distribution d’eau envoie des factures à ses abonnés chaque mois.
Pour certains experts, le forage est l’une des menaces pour le sol car certaines sociétés l’exercent sans recourir aux experts en la matière pour une identification préalable du sol.
« Il faudrait savoir si toutes ces sociétés qui creusent sont aussi composées des environnementalistes, des géologues, … En forant, l’on est en train de donner des coups à la roche mère. Hors c’est elle qui soutient le support de la vie. Elle subit des perforations çà et là. Un déséquilibre peut s’observer soit à la surface soit à la profondeur. Du coup, cette question nous renvoie à beaucoup d’études à l’issue desquelles nous pouvons donner des résultats probants », a révélé Erick Ndilu Kimasala, expert environnemental.
A part la problématique du sol, la qualité produite par le forage est sujet des questionnements. D’aucuns se demandent si elle est propre à la consommation. « En terme de qualité d’eau, il y a deux sources d’eau souterraines : la nappe phréatique et en profondeur la nappe aquifère. La première contient de l’eau avec beaucoup d’impuretés. Par contre, la nappe aquifère procure de l’eau potable. Mais y remonter de l’eau nécessite beaucoup de moyens vu la profondeur dans le sol. L’eau que l’on voit dans plusieurs forages à Kinshasa n’est pas vraiment potable car le creusage s’arrête à la nappe phréatique », a renseigné Guerick Nkasu, géologue.
Quant à la population qui recours à cette technique, elle estime que c’est le seul moyen par lequel elle peut se procurer de l’eau peu importe sa qualité car la Regideso ne joue pas son rôle.
« Nous sommes dans la commune de Selembao. Nous avons creusé ce puits depuis trois mois suite à la difficulté de se procurer de l’eau potable par la Regideso. Que le gouvernement interpelle la Regideso afin que cette dernière nous fournisse de l’eau », s’est confié Gradi Makunda, habitant de Selembao.
Procurer de l’eau à la population incombe de la responsabilité du gouvernement, c’est ici l’occasion d’interpeller l’autorité compétente à ce sujet car la population recourt de plus en plus au forage pour combler ce déficit en eau tout en ignorant le danger que cette technique représente sur le sol.
Manise LUSUAMU
Un commentaire sur “Environnement : eau potable, l’impact de forages sur le sol à Kinshasa”
Il faudrait être précis dans l’énumération des impacts négatifs liés à l’implantation de cinq forages dans un même site.
Ceci fera l’objet d’une compétition dans l’alimentation des forages car le site étant un et est soumis à la pression des forages, il sera déshydraté et dépourvu d’eaux pour le bon fonctionnement des forages.