Alors que l’inflation monétaire causée par les affrontements entre l’Ukraine et la Russie ne cesse de déstabiliser le monde, quelques membres de l’ONU ont milité pour l’instauration d’une taxe profits record réalisés grâce à la crise énergétique par des géants pétroliers du monde. D’après les estimations de l’organisation internationale, ces profits record, révélateurs des entreprises comme BP, ExxonMobil, Shell, Total Énergies et autres s’élèvent à 100 milliards de dollars sur cette période.
« Il est immoral que les firmes du pétrole et du gaz engrangent des profits records grâce à la crise énergétique sur le dos des plus pauvres, le tout ayant un énorme coût pour le climat. J’exhorte tous les gouvernements à taxer ces profits excessifs. Nous jugeons scandaleux les super profits dégagés au premier trimestre 2022 par les multinationales des hydrocarbures. J’appelle en outre à ce que ces taxes servent à soutenir les plus vulnérables en ces temps difficiles », a exhorté le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres.
Le débat sur ces superprofits s’est récemment invité en Arabie saoudite. Quelques 100 millions de barils produit par la compagnie nationale Aramco appartenant au prince Mohammed ben Salmane sont engloutis quotidiennement à travers le monde. Du secteur industriel à la chimie, en passant par le transport. Les sociétés restent extrêmement dépendantes du pétrole, véritable « sang » de l’économie mondiale.
« Sans efforts de décarbonation rapide et soutenue, la demande devrait atteindre 104 millions de barils en 2026 », ont renseigné les prévisions de l’Agence internationale de l’énergie (AIE).
La compagnie pétrolière nationale SaudiAramco avait promis à un centre de réflexion et de conseil étasunien, le Centre pour les études stratégiques et internationales (Center for Strategic and International Studies), qu’elle serait capable de produire 10 à 15 millions de barils par jour « au moins jusqu’en 2054 ».
Exploitation pétrolière : la RDC traquée quand l’Arabie saoudite double son pic !
Lors de sa rencontre avec le président JOE BIDEN, le 16 juillet, le prince héritier d’Arabie saoudite a annoncé que la production de pétrole de son pays devrait plafonner, avant de décroître progressivement à 13 millions de barils par jour afin de sauver l’économie du pays. Entre-temps dans d’autres pays du pays, les projets d’exploration et d’exploitation sont traqués jusqu’au dernier souffle. Comme c’ est le cas de la République démocratique du Congo.
“Vous comprenez qu’il s’agit juste des clauses que je considère non profitables pour les pays. Entre la RDC et l’Arabie saoudite, quel pays est à mesure de séquestrer suffisamment ses gaz à effet de serre ? Quel est le pays qui a le plus besoin de se relever économiquement ? La RDC comme le répètent nos autorités à besoin d’exploitation des pétroles pour susciter le développement au sein de ces communautés. Nous avons espéré recevoir une compensation qui pouvait le faire malheureusement ça n’a pas été le cas au contraire nos peuples croupissent dans la misère au moment où sous leur pied il y’a la solution à leur misère”, a rapporté John Didric Madimba, Expert congolais en hydrocarbures.
Le paysage mondial n’est guère plus rassurant entre opter pour les énergies renouvelables et abandonner les énergies fossiles. Les énergies renouvelables ne sont pas encore suffisamment palliatives aux fossiles. Entre-temps, la moitié de la production de pétrole existante tirée du sous-sol est donc vouée à décliner au cours des prochaines années. Un grand nombre de pays pétroliers comme l’Algérie, le Nigeria ou l’Angola voient déjà leur production diminuer depuis plusieurs années, tandis que d’autres comme la Russie devraient entrer en déclin au cours de 2025.
Les environnementalistes congolais encouragent l’Etat à profiter de l’opportunité pour supporter ce poids de la transition énergétique.
« Nous pouvons imaginer ce que cela peut rapporter au pays en termes de fonds. Vous savez l’abandon de l’énergie fossile va prendre du temps parce que jusqu’à ces jours les énergies renouvelables ne sont pas encore à mesure de répondre au besoin énergétique pour permettre au fonctionnement des machines, moteurs Diesels ou autres qui dépendent des énergies fossiles” , a déclaré John Didric Madimba, Expert congolais en hydrocarbures.
L’Arabie saoudite joue un rôle clé dans l’approvisionnement du monde en or noir. Le pays est le deuxième producteur de pétrole au monde, derrière les États-Unis. En 2021, sa production atteignait 10,7 millions de barils par jour (Mb/j). Il possède également les plus vastes réserves de pétrole conventionnel de la planète. Les projections actuellement les plus optimistes, par exemple celle de la société d’intelligence économique RystadEnergy, identifient un pic inévitable de la production de pétrole, faute de réserves suffisantes, au plus tard au cours de la décennie 2030.
Albert MUANDA