JIPA 2022 : Les autochtones pygmées de la RDC veulent la sécurisation de leurs terres et leur implication dans la prise de décisions

Les peuples autochtones pygmées de la République démocratique du Congo plaident pour la sécurisation de leurs terres ancestrales, et leur implication dans la prise de décisions sur les ressources naturelles. En marge de la célébration de la journée internationale des peuples autochtones, ce mardi 09 août, certains membres de cette communauté ont insisté sur cet aspect.

« Les questions des terres et de forêts sont plus importantes pour les peuples autochtones pygmées de la RDC. Parce qu’ils sont les premiers occupants de ce pays. Ils ont gardé ces ressources intactes depuis des millénaires. Ils doivent donc participer dans la gouvernance de ces ressources naturelles, et la prise de décision sur celles-ci », a indiqué Dorothée Lisenga, coordonnatrice de la Coalition des Femmes Leaders pour l’Environnement et le Développement Durable (CFLEDD).

La République démocratique du Congo est en pleine réforme. Des réformes structurelles qui vont toucher les terres des communautés notamment, les communautés minoritaires pygmées. Selon le gouvernement, les différentes réformes ont pris en compte cette question. Cependant, les peuples autochtones pygmées restent peu sceptiques sur leur implication pratique dans la gouvernance.

En vrai, il s’agit pour ces communautés d’être consultées et écoutées, chaque fois que les questions d’intérêt général sur les terres et les ressources naturelles sont posées par l’Etat congolais. Car, la terre pour ces peuples est une source de vie.

« Ce sont eux qui connaissent et qui gèrent au quotidien ces ressources. Ils vivent en adéquation avec elles. Et disposent d’une gouvernance traditionnelle de l’environnement pour une gestion durable et rationnelle des ressources », a précisé Patrick Saidi, de la DGPA (Dynamique des Groupes des peuples autochtones).

Reconnus pour leurs capacités de résilience face aux changements climatiques, et leurs savoirs endogènes, les peuples autochtones sont célébrés chaque année par le monde entier. Une journée de réflexion sur l’état d’avancement des revendications de ces peuples. Pour cette année, le thème retenu a tourné au tour du rôle de la femme autochtone.

« La femme est l’épicentre de la transmission des savoirs. C’est elle qui passe 80% de son temps dans la forêt, et elle cultive un lien intrinsèque avec celle-ci. Souvent, dans la forêt, elle n’est pas seule. Elle est avec ses enfants.  Donc, tout ce temps, elle le consacre d’un côté pour l’éducation ou la transmission des savoirs endogènes à ses enfants », a informé Monsieur Saidi.

Pour Priscilla Monirhe, jeune femme pygmée, c’est une fierté d’appartenir à cette communauté dont l’identité est très particulière. « C’est une force d’être autochtone pygmée. Car, toute ma vie je la résume en cela. Pour moi, c’est un patrimoine identitaire qui n’est pas semblable aux autres », a déclaré la chargée de programme à l’Alliance Nationale d’Appui et de Promotion des Aires et territoires du patrimoine Autochtone et Communautaire (ANAPAC).

Alfred NTUMBA

NEWSLETTER

Inscrivez-vous à notre newsletter pour vous tenir au courant de nos activités.

You have been successfully Subscribed! Ops! Something went wrong, please try again.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *