La célébration de la journée internationale des Peuples autochtones a été une occasion pour l’Association de la Santé Autochtone (ASA) de rappeler que les communautés autochtones en général et les femmes autochtones en particulier n’ont pas accès aux soins de santé de qualité en République démocratique du Congo.
A en croire le Coordonnateur National de l’ASA, le Dr Gustave Lobota, la situation sanitaire des peuples autochtones demeure pathétique en RDC. » Jusqu’à ce jour où nous célébrons la journée mondiale des Peuples autochtones, les femmes de ces communautés continuent à accoucher sur des feuilles des bananiers. Par rapport à notre thème de cette année qui est le rôle des femmes autochtones dans la préservation et la transmission des savoirs traditionnels, il serait mieux que le gouvernement ainsi que tous les partenaires nationaux et internationaux pensent à valoriser et à promouvoir la pharmacopée qui est une partie intégrante du savoir endogène des femmes autochtones pygmées. Elle joue un grand rôle sur l’éradication de plusieurs maladies, parasitaires et voir même chronique. Valoriser la pharmacopée, c’est aussi préserver les planches médicinales. » A-t-il souhaité.
Pourtant, lors de la célébration de la journée mondiale de la santé le 07 avril dernier, le représentant du Ministre de l’Intérieur, sécurité et affaires coutumières, le Chef de Division Benjamin Ngoya, présent à la cérémonie liée à la santé des femmes autochtones, avait affirmé avoir saisi le plaidoyer de ce peuple pour l’apporter auprès de l’autorité compétente. Chose étonnante, rien n’a été fait 4 mois après, selon le Dr Gustave Lobota.
» Jusqu’à présent je peux vous assurer qu’il n’y a aucun changement. Raison pour laquelle nous ASA, continuons à nous battre avec nos moyens de bord mais aussi nous faisons des plaidoyers auprès des décideurs qui peuvent accompagner la santé des Peuples Autochtones. Comme vous le savez, tout le monde a droit aux soins de santé de qualité de manière équitable et équilibrée. C’est pourquoi nous demandons que la santé de cette communauté soit appuyée et que nous accédions à la Couverture Santé Universelle qui est l’apanage de tous. » A-t-il demandé.
Pour les Peuples autochtones, accéder aux soins de santé de qualité continue à être un rêve qui tarde à devenir réalité. Surtout pour ces femmes qui sont toujours prises en charge soit à la maison, soit en brousse. Pourtant, à travers leurs connaissances traditionnelles, la Nation entière peut bénéficier des soins de santé de qualité à l’aide des plantes médicinales, comme le font plusieurs pays développés. Ils recourent à leurs forêts pour fabriquer les produits pharmaceutiques exportés dans le monde.
Sarah MANGAZA
