Le Ministre des Ressources hydrauliques et de l’électricité Olivier Mwenze Mukaleng a, au cours de la soixante-troisième réunion du conseil des ministres du vendredi 29 juillet 2022, fait le rapport sur la situation de la baie de Ngaliema en rapport avec la Regideso SA et la spoliation de la carrière de la Masse filtrante située dans la commune de Maluku, à Kinshasa.
A en croire le compte rendu de cette réunion du conseil des ministres, le ministre Olivier Mwenze Mukaleng est revenu sur le cas de lotissement des terres dont les constructions le long des berges. Ces constructions menacent le site de captage d’eau de la Régideso.
« Toutes ces constructions érigées dans cette zone non aedificandi doivent être démolies et, au regard de la loi, aux frais de leurs constructeurs ou propriétaires sans aucune indemnisation. Ainsi, l’Etat aura tiré toutes les conséquences de droit qui s’imposent en rétablissant la Regideso SA dans ses droits et dans l’intérêt supérieur de nos populations ». A-t-il déclaré.
Au cours de cette réunion, le ministre des ressources hydrauliques et de l’électricité a en outre, rappelé que sur instruction du président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, lors de la cinquante-deuxième réunion du conseil des ministres du 04 mars 2022, il lui avait été demandé de chercher les voies et moyens pour remettre la Régideso SA dans ses droits au sujet de la carrière de la masse filtrante de Maluku qu’elle exploite de manière ininterrompue depuis 1971.
Le Ministre Olivier Mwenze Mukaleng a alors fait l’historique du conflit qui oppose la société Sciport et la Regideso SA à ce sujet. « L’accompagnement des membres du gouvernement, notamment le ministre d’Etat, ministre de la Justice et Garde des Sceaux, et du ministre des Affaires Foncières a été sollicité pour la préservation de la carrière de Maluku, unique site connu en République démocratique du Congo où se trouve le sable quartzeux calibré avec une granulation conforme aux besoins de traitement d’eau ».A-t-il insisté.
Le conseil a pris acte de ce rapport. Pendant que le gouvernement étudie les voies et moyens pour faire respecter les droits de la Régideso, cette société ayant la charge de desservir la population en eau potable, ne semble pas du tout se souvenir de ses devoirs envers cette population et moins encore de ses droits.
C’est le cas de la population de Mont Ngafula, sur la route Lutendele. Ces habitants disent n’avoir pas été desservis en eau depuis plus de 5 mois. Mais, ils voient les eaux passer sous leurs nez tous les jours, provenant des tuyaux troués.
« Regardez vous-même comment la route est mouillée. Il n’y a même pas où mettre les pieds. On se croirait en pleine saison de pluie. Ce qui est énervant et désolant est que cette eau qui coule sur cette route du matin au soir, n’arrive pas dans nos maisons. Il y a 3 ou 4 mois, l’eau ne coulait que de 1h à 3h ou 4h du matin. Là, tu as le choix entre dormir ou veiller pour puiser de l’eau. C’est très pénible. Maintenant, plus rien ! Ça fera bientôt 6 mois », s’est indignée une habitante de la route Lutendele.
Si la Régideso a des droits, elle ne devrait pas perdre de vue qu’à côté de ses droits, elle a également des devoirs. L’eau étant la vie, en priver les populations devrait être considéré comme un crime. D’où, la nécessité du gouvernement, de se pencher sur les devoirs de cette société de la même manière qu’il le fait pour ses droits.
« Il y a peu, j’ai failli me faire violer par des malfaiteurs car il me fallait impérativement trouver de l’eau. Ayant appris que les avenues voisines reçoivent l’eau autour de minuit, nous sommes allés en chercher, mon petit frère et moi. Alors, des bandits nous ont interceptés et ont pris mon téléphone portable. Grâce à nos cris, ils n’ont pas réussi à me violer », a expliqué une jeune fille du quartier Mideda, à Lutendele.
Sarah MANGAZA