Les manifestations des populations des villes de Goma et Butembo au Nord-Kivu contre la présence de la Mission des Nations-Unies en République démocratique du Congo ont causé non seulement des pertes en vie humaine mais aussi des denrées alimentaires telles que les sacs de riz, les bidons d’huile et autres. Le Représentant spécial adjoint du secrétaire général de l’ONU en République démocratique du Congo, Khassim Diagne a au cours d’un briefing de presse condamné ces actes dont la plupart n’ont pas permis à résoudre le problème de mécontentement de la population.
« Ce qu’on a vu hier, escalader des murs, aller saccager des entrepôts, sortir des sacs des riz, traîner des bidons d’huile, prendre des panneaux solaires, c’est des pilleurs et je pense que ces personnes doivent être traduites en justice », a-t-il déploré.
Il a par ailleurs salué l’engagement du gouvernement congolais à renforcer la sécurité des installations de la MONUSCO dans les localités de Goma et Butembo. « Nous rassurons le personnel civil et militaire que nous sommes à côté du gouvernement pour apporter notre contribution même modeste à l’œuvre de consolidation de la paix à l’Est du pays», a rapporté Khassim Diagne.
Le ministre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya a rassuré les uns et les autres du retour au calme. Il a vite rappelé à la population de laisser au gouvernement d’analyser la situation et de décider sur une nouvelle ligne de contrat entre cette organisation en RDC.
« Nous allons beaucoup insister sur la nécessité d’observer le calme. Rien ne peut justifier une quelconque forme de violence ni sur les populations manifestantes encore moins sur les installations de la MONUSCO. Cela doit être bien clair », a-t-il déclaré.
Selon la population de la région, il est inobservable qu’après vingt ans de prestation de la MONUSCO, que l’Est de la RDC soit toujours menacé par la présence des troupes armés. Impossible de se rendre au marché encore moins au champ. Recourir au pillage est pour la population l’unique option pour survivre.
Signalons que ces manifestations ont causé la mort de 15 civils, dont 3 casques bleus et plusieurs blessés. A ce jour la tension demeure vive et la population reste catégorique sur la décision de voir les militaires de l’ONU quitter le territoire national de la RDC plus particulièrement les Nord et Sud-Kivu.
Nelphie MIE