Le rapport publié récemment par ENACT Africa a révélé que l’activité des groupes armés dans la partie Est de la RDC, fait perdre au trésor public plus de 4 milliards de dollars américains chaque année, à cause de l’exploitation illicite du Coltan. Ces analyses du programme de l’Union européenne (UE), destinées à renforcer la lutte contre le crime organisé transnational en Afrique ont été rendues publiques le lundi 25 juillet à Kinshasa.
« Cette structure met en lumière certains des maux qui nuisent à l’exploitation responsable du Coltan congolais, notamment la collision de l’Etat congolais avec des réseaux criminels, l’exploitation des mineurs, les viols et violences sexistes ainsi que la destruction du patrimoine historique des communautés locales », peut-on lire dans ce document.
Le manque d’accès dans des zones d’exploitation met à mal l’État congolais à limiter l’exploitation des enfants dans des carrières minières. Les femmes ramenées sur ces sites d’exploitation subissent des violences sexuelles et plusieurs autres traitements inhumains.
« Les fonctionnaires qui y travaillent accusent plusieurs mois d’arriérés de salaires, ce qui les oblige à se rabattre auprès des mineurs, afin que ceux-ci paient. Ils sont également très présents sur les sites miniers, afin que leurs missions de contrôle puissent avoir un réel impact sur le terrain. Il est également à démontrer aujourd’hui une collaboration complice entre les autorités chargées de la réglementation de l’activité d’extraction et les groupes criminels opérant sur le terrain, moyennant corruption », ont révélé les chercheurs d’ENACT Africa.
La présence des groupes armés dans plusieurs zones d’exploitation situées dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu, empêche les autorités de contrôle d’y accéder, afin de faire appliquer la réglementation en vigueur. La tenue du sommet de la CEEAC est une opportunité pour l’Etat congolais de solliciter l’implication des États membres pour faire régner la paix durable au sein de communautés partageant des limites à la RDC.
« Près de deux décennies plus tard, les maux qui rongent le secteur ont augmenté, car le SAEMAPE ne se contenterait que du paiement des taxes dues par les mineurs. Le rapport cite le cas du SAEMAPE (Service d’assistance et d’encadrement des mines artisanales et de petite échelle), créé en 2003. Le service d’assistance des mines ne cesse de marteler sur la relation diplomatique de la RDC avec ses pays limitrophes. La mission actuellement serait de doubler la mission de contrôle des opérations artisanales ainsi que le développement du secteur, le déplacement des malfaiteurs ayant trouvé refuge dans les pays voisins », ont martelé les scientifiques.
Le rapport d’ENACT Africa est le fruit des discussions menées sur le terrain, avec des membres du ministère des mines, des responsables du Centre de certification, d’expertise et d’évaluation(CEEC), de l’Agence congolaise de l’environnement (ACE) et de quelques organisations non gouvernementales œuvrant dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu. Les conclusions du rapport d’ENACT attestent qu’une grande partie de la production artisanale congolaise de Coltan échappe également au contrôle de l’Etat.
Albert M
Un commentaire sur “Mines : L’exploitation illégale du Coltan fait perdre à la RDC plus de 4 milliards USD chaque année”
EAE ASBL veut aider les orpailleurs à vendre sans intermediaires inutiles.
Constatons que ce travail ne fasse pas parler les concernés : les exploitants artisanaux.
Notre expérience est que la RDC ne protège pas ses producteurs, mais s’occupe à les rançonner.