Le réseau des aires protégées de l’Institut congolais pour la conservation de la nature représente environ 13% du territoire national. La gestion de cet espace de près de 200.000 km2 reste un défi majeur pour les autorités de cet établissement public. Pour donner corps à la vision, l’ICCN se déploie sur quatre pistes essentielles pour assurer l’autosuffisance de ce patrimoine naturel et culturel constitué de 9 parcs nationaux et une constellation de 80 réserves apparentées (Domaines de chasse et réserves de faune).
Développement des activités agroforestières
C’est la première piste sur laquelle travaillent les autorités de l’ICCN, afin d’améliorer les conditions de vie non seulement du personnel, mais aussi des communautés vivant dans et autour des aires protégées. Les activités agroforestières ont été initiées depuis quelques années dans les Parc National des Virunga, Kahuzi-Biega, et Garamba. Elles devront s’intensifier sur d’autres parcs et aires protégées.
« Nous avons déjà identifié les voies stratégiques. Ce sont des projets qui ont déjà donné des résultats favorables, nous voyons comment les répliquer et les multiplier ailleurs », a confié le Dg de l’ICCN, Olivier Mushiete.
Vente des crédits carbones
La quasi-totalité du patrimoine de l’ICCN se trouve sur les zones des forêts denses et des forêts claires. Ces forêts séquestrent une importante quantité de carbone quantifiable et évaluable en termes des millions de giga tonnes. Grâce à son expertise dans le domaine de la finance climatique, Olivier Mushiete veut convertir ce potentiel en argent liquide, pour le bien de son établissement.
« On va travailler pour faire en sorte que les vérifications soient correctement cloisonnées sur nos aires protégées, de façon à être capables d’émettre des crédits carbones, en tenant compte des contraintes réglementaires. Nous avons commencé à travailler là-dessus », a informé le DG a.i. de l’ICCN.
Energies renouvelables
Les premières expériences avec les financements de l’Union européenne dans le parc national des Virunga et Garamba, ont démontré qu’il est possible d’investir dans les énergies recouvrables et générer des revenus durables. La direction générale de l’ICCN s’emploi également sur cette piste pour dupliquer ces projets à travers son réseau des aires protégées.
« On a déjà de l’énergie solaire sur Faradje et on y construit une nouvelle centrale, pendant que nous faisons le déploiement. On a quatre centrales hydroélectriques opérationnelles dans le parc des Virunga qui alimentent notamment la ville de Goma. Le feu vert a été donné par le gouvernement pour la construction du barrage de Sombwe sur Upemba. Nous nous mettons au travail pour concrétiser que l’électricité arrive auprès de ceux qui en ont besoin », a renchéri Monsieur Mushiete.
Développement de l’écotourisme
Depuis la nuit des temps, le tourisme en République démocratique du Congo a toujours été une activité réservée aux initiés. Cette situation perdure jusqu’à ce jour. La direction générale de l’ICCN travaille sur cette piste pour pousser les congolais à devenir les premiers touristes de leur propre patrimoine.
« Il faut faciliter les déplacements à l’interne. Les kinois doivent être capables d’aller voir le Parc marin des Mangroves, Upemba, Sankuru, Lomami etc. Pour cela, il faut simplifier la migration à l’interne. Nous y travaillons avec la DGM et les experts du ministère du Tourisme », a précisé le directeur général a.i.
A côté des congolais, l’ICCN travaille également avec la DGM pour obtenir des facilitations nécessaires pour les expatriés désireux de venir en RDC pour le tourisme. Tout compte fait, le DG a.i. de l’ICCN reste confiant sur le fait que ces quatre pistes une fois opérationnelles, aideront cet établissement étatique à voler de ses propres ailes.
Alfred NTUMBA
3 commentaires sur “Conservation : Voici les 4 pistes de l’ICCN pour assurer l’autofinancement de ses aires protégées”
Je vois que ces initiatives est d’importance capital. Si il faut les dupliquer chez nous au Burundi. Partager les connaissances.
Merci du partage d’expérience. Si possible venez au Burundi pour nous renforcer.
Des bonnes idées pour le bien-être des gens qui environnent ces espaces protégés. Quant à la production de l’énergie propre, c’est une urgence dans le Sud-Kivu, en exploitant la chute de CIBATI ( Cibarhi), afin de diminuer la pression exercée par nes populations riveraines qui exploitent la braise et les bois de chauffage.