L’agression rwandaise en cours sous couvert des terroristes du M23 n’a pas épargné les aires protégées de la République démocratique du Congo. Depuis le début de cette attaque, le Parc national des Virunga, site du patrimoine mondial a enregistré une perte d’au moins 13 de ses écogardes, sans compter les dégâts matériels et logistiques. Les massacres perpétrés ont également occasionné la destruction des habitats des gorilles de montagnes, la fermeture des activités touristiques à cause des occupations des sites touristiques par les groupes armés dans l’Est du pays. Cette annonce a été faite par Modero Nsimba, ministre du tourisme au cours d’un briefing de presse organisé le mercredi 20 juillet à Kinshasa.
« Depuis la fermeture de la zone de Bunagana, la RDC perd 4 à 6 millions de dollars par semaine, sur le plan des échanges commerciaux. Ce que nous déplorons, c’est l’indifférence de la communauté internationale. Le Virunga est un patrimoine mondial. Nous avons vu au Mali la mosquée de Tombouctou attaquée par des terroristes, la communauté internationale s’est soulevée. Aujourd’hui la RDC fait face à l’hypocrisie de cette communauté internationale », s’est-il plaint.
Face à cette situation, le gouvernement envisage soumettre au parlement congolais, non seulement une proposition de loi pour le retrait de ce parc de la liste du patrimoine universel, mais aussi que la gestion de ces aires soit confiée aux militaires.
« Des projets de développement sont arrêtés. Dans cette zone, Rutshuru au Nord-Kivu a également enregistré une perte de 70 millions de dollars américains. Raison pour laquelle, nous envisageons proposer au gouvernement que ce parc soit géré par les militaires. A-t-il ajouté.
L’Est de la République démocratique du Congo est convoité pour sa richesse minière. L’invasion des rebelles a provoqué depuis des années la fuite de plusieurs espèces animales de la région. Aujourd’hui la coopération diplomatique avec certains pays limitrophes est remise en question dans le chef de la population. Cette inquiétude se fait également sentir dans la tension qui règne entre la RDC et le Rwanda.
« Aujourd’hui, nous avons des hommes et des femmes qui sont privés des libertés de mouvement avec tout ce que cela comporte comme perte parce que le tourisme en paie aussi le prix fort. Tous ces actes ne resteront pas impunis», a promis Patrick Muyaya, ministre des communications et des médias.
En attendant que la situation se calme, le gouvernement congolais a délocalisé les touristes et chercheurs qui résident dans le parc de Virunga vers le parc de Garamba.
Nelphie MIE