Au Gabon, la communauté autochtone de Massa dans la province d’Ogooué-Ivindo réclame la reconnaissance légale de sa forêt sacrée transformée en aire protégée communautaire. Une relique de la grande forêt totalement dévastée par les exploitants forestiers. Lors de la 19ème réunion du Partenariat pour les forêts du bassin du Congo (PFBC), organisée à Libreville du 05 au 09 juillet, le représentant de cette communauté a interpellé le gouvernement gabonais sur la nécessité de se pencher sur la requête de la communauté Massa.
« Les exploitants forestiers ont dévasté nos forêts, et nos sites sacrés. Ce qui représente un manque à gagner pour nous. Car, c’est dans cette partie de la forêt que nous menons nos activités de pèches, chasse et la cueillette. Au lieu de les laisser raser toute la forêt, nous avons pris la décision de protégé une partie de notre forêt qui est encore intacte », a indiqué Ekasima Koutou Serge, représentant de la communauté Kota.
Pour cette communauté, la relique de forêt qui reste doit être impérativement protégée, car elle sert du site sacré où toutes les cérémonies ancestrales sont organisées. C’est un lieu saint où les Massa communient avec leurs ancêtres.
« La communauté a pris la décision d’écrire au gouvernement pour solliciter la légalisation de cette partie de la forêt. C’est écrit dans la loi qu’une communauté a le droit de faire la demande de classement et de déclassement, dans une partie de forêt où a été octroyé un permis. Voilà pourquoi nous demandons au gouvernement gabonais d’écouter notre cri », a-t-il renchéri.
Les restrictions traductionnelles imposées par ce peuple ont permis de garder intacte cette partie de la forêt qui héberge une biodiversité énorme. Aujourd’hui, il y’a même existence de conflits homme-faune, une preuve de la conservation de la biodiversité dans ce coin de la République gabonaise.
« A Massa, on ne vit plus que du riz, pas de bananes, pas de manioc, parce que les pachydermes sont jusque derrière nos maisons. Nous voulons préserver cette biodiversité pour nous même, mais aussi pour nos générations futures. Il y’a des espèces d’arbres qui ont disparu partout ailleurs que l’on ne peut retrouver que dans cette forêt », a précisé le représentant de cette communauté.
Notons par ailleurs que les Kota, ou Bakota, forment une population de langue bantoue d’Afrique centrale, vivant pour moitié à l’est du Gabon (province de l’Ogooué-Ivindo), et pour l’autre moitié de l’autre côté de la frontière, en République du Congo.
Alfred NTUMBA