Le Programme régional ECOFAC 6 (Programme de Conservation et Utilisation Rationnelle des Ecosystèmes Forestière en Afrique Centrale), a touché à sa fin. Sa clôture coïncide avec la célébration du trentième anniversaire de l’ECOFAC, lancé en 1993 et financé par l’Union européenne. Les activités de célébration de cet anniversaire ont été lancées à Libreville depuis le 10 juin et se clôturent ce lundi 4 juillet, avec le segment politique du 3ème Comité de pilotage, organisé dans la capitale gabonaise.
Financé à hauteur de 80,5 millions d’euros avec un cofinancement d’environ 17 millions d’EUR de la part de ses partenaires de mise en œuvre, et un total de 30 contrats signés depuis 2017, ce programme touche 7 pays de la région Afrique centrale.
« La coopération régionale de l’Union européenne a eu un rôle prépondérant non seulement pour préserver la biodiversité dans les aires protégées appuyées, mais également dans les stratégies, les modèles de gestion et les approches mises en œuvre dans ce secteur, que ce soit par exemple en termes de financement durable des aires protégées à travers des partenariats publics privés ou en termes de prise en compte de la thématique des droits de l’Homme », a indiqué Rosario Bento Pais, Ambassadrice de l’Union européenne au Gabon, pour Sao Tomé-et-Principe et la CEEAC.
Trente ans de coopération soutenue Union Européenne – CEEAC pour l’économie verte et la gestion durable des écosystèmes fragiles d’Afrique centrale ont permis de faire avancer les choses sur certaines questions cruciales de la gestion de ces écosystèmes de la sous-région.
« ECOFAC6 est venu confirmer le passage de la conservation à l’économie de la Conservation. Ce passage vise la transformation du capital naturel de la sous-région en capitale productif, pour servir à la diversification de l’économie de nos Etats membres conformément aux trois piliers du développement durable », a informé Gilberto Da Piedade Veríssimo, président de la Commission de la Communauté Économique des États de l’Afrique Centrale (CEEAC).
Aux côtés des succès, se présentent également des défis qui requièrent une attention soutenue de deux côtés. C’est notamment la pauvreté des communautés vivant dans et autour des aires protégées, le manque de coordination des actions, et aussi la nécessité de renforcer le dialogue entre les parties prenantes et la facilitations d’accès aux financements.
« Il y’a des réalisations qui ont été faites en faveur de la biodiversité que nous encourageons. Les experts ont fait une série de recommandations. Il faut responsabiliser les acteurs dans leur diversité et mettre l’accent sur la croissance verte, car nos aires protégées ne doivent pas être seulement pour la conservation, mais doivent également générer des revenus et être moteur de croissance dans nos différents pays », a déclaré Bienvenu Ngoy, coordonnateur pays de la CEFDHAC en RDC.
Le segment politique examine avec attention le besoin de renforcer l’approche en termes d’économie verte au profit des plus vulnérables, faire évoluer le statut des éco-gardes afin de leur offrir de meilleures conditions de travail et répondre en même temps aux nouvelles menaces émergentes, mieux articuler la recherche et les mesures de gestion dans les aires protégées, diffuser les bonnes pratiques comme l’approche Tango dans les zones de transhumance, poursuivre les efforts de formation aux différents niveaux et améliorer la communication fluide entre toutes les parties.
Les résolutions de ces assises politiques devront être transmises au conseil des ministres de l’environnement de la sous-région, afin de leur prise en compte dans le nouveau programme NaturAfrica de l’UE.
« Nous devons vérifier si les résultats consignés dans le cadre logique de la convention de la convention de financement ont été atteint, à savoir : une meilleure intégration territoriale des espèces protégées. L’accroissement de l’efficacité dans la gestion des aires protégées, une intégration des populations riveraines dans une perspective de cogestion des aires protégées et promotion de l’économie verte », a précisé Michel Stéphane Bonda, ministre délégué auprès du ministère des Eaux et forêts du Gabon.
Notons par ailleurs que le nouveau programme de l’Union européenne, « NaturAfrica » a la particularité de vouloir aborder la question du développement des zones riveraines aux aires protégées en même temps que la conservation. Cette nouvelle initiative suit pleinement les objectifs affichés par l’Union européenne, l’Union africaine, la Communauté Economique des États d’Afrique Centrale et ses États membres, inscrits dans leurs politiques et stratégies respectives. C’est une initiative phare, emblématique du Pacte Vert.
Depuis Libreville, Alfred NTUMBA