6 décès sur plus de 200 cas de choléra ont été enregistrés dans la zone de santé de Kalehe, au Sud-Kivu. Déclaré depuis le mois de mai de l’année en cours, cette épidémie continue de s’imposer dans ce coin de la République Démocratique du Congo.
D’après une structure de la société civile du Sud-Kivu qui a livré cette information dans un communiqué publié le 04 juin 2022, les aires de santé suivantes sont touchées par cette maladie : Mushenyi, Kalehe centre, Ishovu, Muhongoza, Kasheke, Lemera, Munanira et Ihusi, dans la chefferie de Buhavu, dans le groupement de Mibinga-sud. Selon le Médecin Directeur de l’Hôpital Général de Référence de Kalehe, seules les ONG locales sur place appuient cette riposte jusque-là.
« L’épidémie a été déclarée depuis 1 mois déjà. En terme de chiffre, nous devons être au-delà. Nous étions en train de gérer 3 ou 4 aires de santé mais il y en a 4 qui se sont ajoutées. Alors, il y a un afflux de malades. Les morts sont à 5, dont 3 confirmés par le test choléra et 2 probables. En tout cas, jusque-là, il n’y a que les ONG locales qui accompagnent cette riposte mais l’aide est insuffisante. Nous n’avons pas encore vu l’appui du gouvernement. Nous avons fait des plaidoyers et attendons la suite. » A précisé le Dr Robert Langululu.
Propos non soutenus par le Médecin Chef de zone de santé de Kalehe, qui affirme que le gouvernement est impliqué.
« Nous sommes autour de 6 décès. Nous essayons d’organiser des réunions avec les communautaires ; nous avons également des intrants qui nous ont été donnés par la Division provinciale de la Santé du Sud-Kivu. Il y a la prise en charge médicale qui se fait déjà par les partenaires de Aides à l’Hôpital Général de Référence. » A dit le Dr Marie Paul Fikiri.
A en croire ces deux sources, l’absence d’eau potable, le manque d’hygiène ainsi que le manque de volonté de la population à se procurer des latrines seraient à la base de cette situation.
« Il faut dire que nous sommes loin de contrôler cette épidémie car il se pose un sérieux problème de disponibilité de l’eau potable dans la région. Un autre fait : la population a du mal à construire des latrines. Alors, la plupart ont l’habitude de déposer les excréments à l’air libre, puis la pluie propage cette saleté. Nous sommes en train de faire la sensibilisation, en collaboration avec les agents de l’environnement pour que la population puisse construire des latrines. » A expliqué le Médecin Chef de zone de santé de Kalehe.
« C’est beaucoup plus l’eau qui est à la base de cette situation. Kalehe a un problème d’eau en général. Il y a des sources de captage qui ont été déclarés infectés par les insectes mais aussi, les gens qui vivent au bord du lac défèquent dans l’eau puis la population consomme la même eau. » A ajouté le Dr Robert Langululu, Médecin Directeur de l’Hôpital Général de Référence de Kalehe.
Malgré l’aide des Médecins Sans Frontières (MSF) et l’Unicef dans cette riposte, les efforts paraissent insignifiants vu la montée des cas. Les experts recommandent par ailleurs que l’autorité compétente trouve une solution durable sur la question de l’eau dans cette contrée, gage d’une lutte efficace contre le choléra.
Sarah MANGAZA