Présenter les méthodologies d’analyse de la déforestation, mettre les bases de la réflexion sur comment suivre la déforestation au niveau des concessions forestières des communautés locales (CFCL) a été au centre des discussions lors de l’atelier lancé ce mardi 31 à Kinshasa en présentielle et en ligne.
« C’est une démarche que nous avions entamée pour trouver la solution à un mécanisme d’analyse de la déforestation. Nous avons essayé de mettre en place et comparer les démarches que nous avions entreprises avec les autres approches développées par d’autres parties, pour voir quels sont les points forts que les autres ont dans leurs démarches méthodologiques et aussi montrer les points forts dans les nôtres. À la fin, cela nous permettra de tirer les points forts de tous les côtés pour développer une démarche méthodologique commune, » a déclaré Bernard Adebu, directeur de programme à l’ONG APEM.
La concession forestière des communautés locales peut jouer un rôle important dans la préservation du climat, dans la protection de la biodiversité et la diminution ou l’arrêt de la déforestation. Mais celle-ci fait face aujourd’hui à une augmentation de la déforestation due à l’exploitation de bois, l’agriculture itinérante sur brûlis, l’agro-industrie, etc.
Rainforest Foundation UK a développé une nouvelle méthodologie, afin d’évaluer les impacts environnementaux des forêts communautaires en République Démocratique du Congo
» Nous avions commencé par l’analyse des images, et les résultats qui ont été produits nous ont amené à rédiger des formulaires sur le terrain, que nous avions présentés aux communautés. Nous avons eu des échanges pour voir si la communauté pouvait commenter ce qui a été présenté dans ce draft. Mais aussi nous avions développé deux outils qui permettent de vérifier si les résultats obtenus correspondent avec les réalités sur le terrain, et quelle perception que cette communauté a de ce problème de déforestation qu’elle rencontre dans le CFCL, » explique George Thierry Handja, Chief of party.
Le rôle des peuples autochtones et des communautés locales dans la gestion des forêts est très important dans la protection du climat mondial et de la biodiversité. En tant que pays qui bénéficie des services de ces peuples dans la protection de la méga biodiversité congolaise, la RDC reconnaît ce rôle et s’emploi à le valoriser dans les différentes politiques et réformes mises en place et en cours. Cependant, beaucoup reste à faire estiment les représentants des peuples autochtones pygmées.
» Les présentations n’ont pas démontré suffisamment l’implication des peuples autochtones dans la garde des forêts, une faible implication de la société civile environnementale dans les résultats des enquêtes. Nous demandons d’impliquer la communauté, particulièrement les peuples autochtones, la société civile pour aboutir à une méthodologie qui sera appropriée par tous », a expliqué John Benani, chargé de plaidoyer à la DGPA.
Organisé par APEM et RFUK avec la participation des institutions internationales dont le CIFOR, la FAO et ENABEL, ces assises de trois jours prendront fin ce jeudi 02 Juin par une formation des participants qui souhaitent maitriser l’utilisation de l’outil de vérification de la déforestation sur le terrain proposé par la RFUK.
Déborah BATUSUE