Les travaux de la 7ème édition de la plateforme mondiale pour la réduction des risques de catastrophes ont démarré ce mercredi 25 mai, à Bali dans la République de l’Indonésie. Aux sons d’un instrument en bambou, le président Joko Widodo et ses hôtes de marque ont lancé ces travaux de trois jours qui devront aboutir notamment à de fermes engagements de nations à considérer les risques de catastrophes dans leurs leurs politiques.
Du risque à la résilience, cette 7ème édition de la Plateforme mondiale a été convoquée à un moment très difficile où l’humanité est confrontée à la pandémie de COVID-19. Une catastrophe de plus qui a secoué le monde entier avec des conséquences désastreuses. Malgré cela, les aléas naturels et les risques de catastrophes n’ont pas cessé de menacer les efforts des nations à se reconstruire.
A en croire Mami Mizutori, représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour la réduction des risques de catastrophe et chef du Bureau des Nations Unies pour la réduction des risques de catastrophe (UNDDR), L’ampleur de catastrophes que le monde connaît depuis plusieurs décennies a bouleversé la compréhension conventionnelle du risque et ce que signifie gérer les risques de catastrophes.
« Les facteurs de risque qui existaient avant la pandémie n’ont fait que se renforcer. Le changement climatique, la dégradation de l’environnement et la croissance urbaine non planifiée se poursuivent sans relâche. Dans le même temps, la vulnérabilité humaine est à son plus haut niveau en raison de l’augmentation de la pauvreté, des inégalités et de l’érosion des droits de l’homme. Cela menace la réalisation des objectifs de développement et de tous les accords mondiaux pour un avenir résilient », a-t-elle déploré.
L’Indonésie est parmi les nations qui subissent ardemment des graves catastrophes naturelles. Malgré ces menaces, le pays est parvenu à développer une résilience. Des efforts importants ont été engagés pour restaurer 3,4 millions d’hectares de tourbières en vue de protéger et revitaliser les forêts des mangroves qui représente 20% des ressources forestières du pays.
« En 2022, 1300 catastrophes ont été recensées. Dans un mois plus de 500 tremblements de terre de faibles magnitudes l’ont été également. En 2018, un tsunami a frappé Palu et a coûté la vie à près de 2100 personnes. A cela s’ajoutent également 138 éruptions volcaniques. Voilà autant de risques auxquels le peuple indonésien fait face de 2015 à 2021 », a déclaré le président indonésien, Joko Widodo.
Le pays a également mis en place un programme de lutte contre le feu de brousse. En 2021, l’Indonésie a réduit de 86,7 % les feux de brousse. D’ici à 2024, le pays envisage de restaurer 600.00 hectares de ses mangroves. Des efforts très louables, mais qui nécessitent d’être soutenus.
« Nous devons nous concentrer sur les pays les moins avancés et nos petites îles en développement souffrent de manière disproportionnée lorsque des catastrophes frappent. Les catastrophes dans ces pays peuvent anéantir des décennies de progrès en matière de développement et de croissance économique en un seul événement. Avec de très graves conséquences économiques et sociales à long terme. Il est urgent d’intensifier la coopération internationale pour la prévention et la réduction des risques dans les pays et les communautés les plus vulnérables. Surtout nos femmes et nos filles, nos personnes handicapées, les pauvres, les marginalisés et les isolés », a exhorté Amina J. Mohammed, vice-secrétaire générale des Nations unies.
Abdulla Shahid, président de la 76ème session de l’Assemblée générale des Nations Unies a saisi l’occasion pour inviter les pays membres à réfléchir sur les meilleures pratiques en matière de gouvernance des risques de catastrophe et se réengager à intégrer la réduction des risques de catastrophe dans toutes les politiques et pratiques et ressources nécessaires.
« Comme je l’ai dit l’année dernière lors de l’événement climatique que j’ai convoqué en septembre, le secteur de l’assurance est un pouvoir vital et insuffisamment exploité. Et un partenaire, d’autant plus que le secteur est parfaitement conscient de l’augmentation des risques. Nous devons faire plus pour engager le secteur au niveau mondial, pour atteindre le niveau de changement que nous souhaitons, tout en réduisant les risques de catastrophe et les risques systémiques en cascade », a-t-il insisté.
Les nations doivent saisir ce moment pour transformer leur façon de voir les risques de catastrophes et les gérer. « Ensemble, par la solidarité et les partenariats, nous pouvons faire face aux risques communs qui nous menacent. Ne laissons personne de côté et ressortons plus forts et plus résilients », a précisé Madame Mizutori.
Notons par ailleurs que lors de cette 7ème édition, une évaluation à mi-parcours du cadre de Sendai sera faite pour relever les avancées et les défis, et proposer de nouvelles perspectives pour l’atteinte des différentes cibles de cet instrument adopté par les nations il y’a 7 ans.
Depuis Bali, Alfred NTUMBA