Forêt : Rapport de l’IGF, les organisations de la société civile saisissent la Cour de Cassation

Pas moins de 18 concessions forestières ont été attribuées en violation du moratoire sur de nouvelles concessions forestières. Ces titres illégaux comprennent la totalité de ceux qui auraient été revendus par la société Maniema Union à ses partenaires chinois. L’implication des ministres successifs de l’Environnement, dont Robert Bopolo, Bienvenu Liyota, Athys Kabongo, Franck Mwedi Malila, Amy Ambatobe et Claude Nyamugabo à l’octroi illégal des concessions forestières devrait faire l’objet d’une enquête judiciaire sérieuse, insistent les organisations de la société civile.

L’ONG Greenpeace Afrique et cinq autres organisations de la société civile environnementale tant nationale qu’internationale, ont saisi le procureur général de la République près la Cour de Cassation, pour une enquête judiciaire sur les responsables du pillage des forêts congolais. Dans une lettre lui adressée, ce mercredi 4 mai, ces organisations demandent la levée des immunités parlementaires pour ceux qui sont à l’Assemblée nationale.

Les volontaires de Greenpeace Afrique devant les bureaux du PGR près la Cour de Cassation à Kinshasa.

« Dans le rapport, l’IGF a révélé plusieurs violations du moratoire, et même de la réglementation forestière dans notre pays. Dans ce rapport, vous avez des ministres qui sont aujourd’hui des députés nationaux et donc nous demandons à ce que le PGR collabore avec l’assemblé national, afin que les immunités de certains de ces ministres soient levées et qu’ils répondent de leurs actes devant la justice. Pour nous, il était question de ne pas laisser impuni tout ce qui s’est passé. Nous voulons que l’état de droit soit effectif », a déclaré Patient Mwamba, chargé de campagne forêt à Greenpeace Afrique.

A en croire ces organisations, depuis la publication de l’audit de l’IGF, aucune mesure contre les ministres mis en cause n’a été prise. Quant à la suspension des contrats indexés par le rapport de l’IGF, elle s’est révélée fausse, estiment ces organisations.  Les titres suspendus actuellement par Eve Bazaiba ne représentent en réalité qu’un tiers de ceux dénoncés par les inspecteurs des finances.

« En dehors de l’audit de l’IGF, l’Union européenne a aussi lancé depuis quelques années, un audit allant dans le même sens, pourquoi la vice-premier ministre a créé une commission alors que la revue légale est en train d’être réalisée ? Pour nous, l’Administration forestière ou le ministère de l’Environnement fait une fuite en avant et pense résoudre le problème », a-t-il ajouté.

Ces organisations espèrent que le PGR va réellement se saisir de cette situation et que toutes les responsabilités seront tirées que ce soit avec les ministres, avec l’administration forestière, qu’avec les concessionnaires qui sont cités dans ce rapport.

« Le bradage impuni de nos forêts par une succession de ministres qui se préoccupe que de la grosseur de leurs poches ne prendra fin que lorsque l’état de droit cessera d’être un slogan. Il est plus que temps que l’impunité cesse d’être la norme pour que les responsables de tous ces forfaits répondent de leurs actes devant la justice », a conclu Irène Wabiwa, cheffe de projet international du bassin du Congo pour Greenpeace Afrique. 

Notons qu’à côté de Greenpeace Afrique il y’avait également APEM, GASHE, ASADHO, RFUK et OCEAN.

Nelphie MIE

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