Forêt : Entre cacophonie et confusions, Eve Bazaiba se cache dans la forêt

Le secteur des forêts de la République démocratique du Congo semble très loin de sortir de l’impasse. Depuis plusieurs années, chaque locataire qui passe par le somptueux ministère de l’Environnement et Développement durable, développe des techniques et astuces pour créer des confusions et en tirer profit. Les dernières confusions en date, sont celles de Eve Bazaiba, actuelle locataire de ce ministère.

Si l’on doit s’en tenir au rapport de l’IGF (Inspection Générale des Finances), publié le 01 avril 2022, après une forte pression des bailleurs de fonds, il y’a lieu de s’étonner des actes administratifs qui s’en sont suivis.

Les confusions délibérées de Eve Bazaiba

Tout part de l’arrêté n° 015/CAB/VPM/EDD/TCB-PDK/02/2022, pris avec pompe par la VPM, le 05 avril 2022, et publié en premier lieu dans les réseaux sociaux. Dans ce document de deux pages, la vice-premier ministre annonce la suspension des titres indexés par le rapport de l’IGF. Quoi de plus normal que de satisfaire à la clameur publique, et les followers des réseaux sociaux.

Mais hélas, dans le fond de cet arrêté, les doutes ont persisté. Dans sa tribune rendue publique, Augustin Mpoyi, expert technique chez CODELT, s’est interrogé sur la sélectivité des concessions suspendues par Eve Bazaiba.

« 0n observe que la suspension est sélective. Plusieurs concessions se trouvant dans la même situation n’ont pas été suspendues. Ce qui pose le problème des critères sur le fond desquels ces décisions ont été prises », a-t-il écrit.

En principe, le rapport de l’IGF a mis en cause 18 concessions forestières, mais l’arrêté de la VPM en suspend 12. Une situation décriée également par l’ONG Greenpeace Afrique, qui a interpellé la vice-premier ministre sur ces omissions délibérées susceptibles de créer la confusion.  

Outre ces omissions, l’arrêté présente également d’autres défaillances, non les moindres. C’est le mauvais référencement de certains contrats cités dans celui-ci. Est-ce à dessein que la vice-premier ministre a choisi de mal référencer ces contrats, avec en toile de fond, semer le doute sur la validité de sa décision sur ces titres forestiers ?

Pourquoi en mettant en place une commission dite de re-visitation des contrats forestiers, Bazaiba a exclu les délégués des organisations de la société civile environnementale et ceux du secteur privé ? Seule la dame de fer, comme l’appelle ses fanatiques, connaît bien les raisons. Néanmoins, aux yeux des analystes, toutes ces manœuvres ne sont pas anodines.

Des titres suspendus, mais leurs permis de coupe rallongés

La plus grosse bourde, c’est bien la prolongation des permis de coupe par la vice-premier ministre de l’Environnement et développement durable. Dans une correspondance du 19 avril 2022, en réponse à la société chinoise COKIBAFODE, Eve Bazaiba Masudi accorde cette prolongation aux PCIBO n°008/2021/EQT/04, concernant AAC2 du CCF008/20 et PCIBO n°004/2021/EQT/02, concernant AAC1 du CCF002/20. Et pourtant, ces deux titres ont été suspendus par son propre arrêté sus évoqué.

A quel jeu se livre réellement Madame l’environnement de la RDC ? Pourquoi a-t-elle pris des décisions qui se contredisent ? Tous nos efforts pour obtenir la réaction de son cabinet se sont avérés vains.

Et la primature dans tout ça ?

Il y’a lieu de s’interroger sur le vrai rôle du premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde dans ce dossier. Selon les experts en droit, par parallélisme des formes, c’est le premier ministre qui devrait prendre toutes les initiatives en rapport avec cet audit de l’IGF, étant donné qu’il a été initié par son prédécesseur, Silvestre Ilunga Ilunkamba .

Malheureusement, il s’observe un silence radio de la part de l’autorité compétente. Dans l’entre-temps, les entreprises mises en cause, ont saisi le Conseil d’Etat pour obtenir l’annulation de l’arrêté pris par Eve Bazaiba.

Cette situation de cacophonie et confusions ne s’apprête nullement à la promotion et l’amélioration du climat des affaires, telle que voulu par le président de la République, Félix Antoine Tshisekedi.

En attendant, le secteur des forêts de la République démocratique du Congo a encore de longs jours devant lui, pour arriver à sa meilleure gouvernance.

Affaire à suivre…

Alfredo Prince NTUMBA

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