La loi sur la promotion et protection des droits des peuples autochtones Pygmées de la République démocratique du Congo n’a toujours pas été adoptée au Sénat. Le problème lié à la marginalisation de ces peuples n’a pas cessé de semer des inquiétudes au sein de ces communautés. Entre-temps, l’adoption de cette loi est réclamée par plusieurs défenseurs comme la seule solution pour faire tomber la pression exercée sur ces hommes et femmes. Dans une interview exclusive accordée à ENVRONEWS TV, Diel Mochire, leader pygmée a lancé un appel aux sénateurs.
« L’adoption de cette loi au Sénat est prioritaire. Sécurisez nos terres via la loi nous suffit. Dès que nous sommes libre, nous sommes sur nos terres sécurisées, nous aurons la facilité d’exploiter nos terres, de scolariser nos enfants, d’avoir des potentialités agricoles, de valoriser notre mode de vie en mettant en exergue nos savoirs traditionnels qui sont des valeurs ajoutées pour la République», a expliqué le coordonnateur de l’ONG Programme d’Intégration et de Développement des Peuples pygmées (PIDP).
Les injustices envers ces peuples se situent à tous les niveaux. A en croire Monsieur Mochire, tout remet en doute l’implication de ces peuples dans la gestion de la chose publique. Les inégalités sont perceptibles même dans la loi électorale.
« Plusieurs lois sont discriminatoires dans ce pays, par exemple la loi électorale traitée au parlement où sur la liste il est bien indiqué qu’il faut trouver des femmes, est-ce que c’est indiqué qu’il faut trouver les peuples autochtones ? Non, or dans la cartographie de circonscription et la manière dont la politique joue, les peuples autochtones ont quelles influences sur le plan politique ? Même si nous nous organisons pour postuler quel est ce partenaire qui pourra nous subventionner ? Le quota des femmes est bien mentionné, mais cela n’est pas le cas pour les peuples autochtones. Donc il y a des lois qui sont taillées sur mesure », a-t-il renchéri.
Selon Diel Mochire, la loi congolaise reconnait à tous les citoyens le droit d’être traité de la même manière. La non-validation de ce projet de loi est plutôt considérée comme un manque de considération. Donc, une discrimination notoire en plus, de violation des droits en défaveur de tout un peuple.
Un plaidoyer a été initié par ce défenseur des droits des peuples autochtones et sa dynamique auprès de sénateurs afin d’obtenir un gain de cause quant à l’adoption cette loi en relecture.
« Nous demandons aux sénateurs, de faire diligence comme ça a été à l’Assemblée nationale. De procéder à l’alignement au vote de cette loi. Puisque le fait de la mettre de côté pour nous, c’est un manque d’intérêt politique et de considération à notre égard. Pendant que les autres lois sont prioritaires pourquoi la nôtre ne l’est pas aussi? Et pourtant c’est une loi qui met en place des mécanismes de cohésion sociale et promeut la paix. Nous militons tous pour la bonne gouvernance des ressources naturelles, la RDC est un pays-solution or ceux qui détiennent cette solution sont les peuples autochtones. Nous voulons que ladite loi soit applicable pour que la RDC garde son image à l’international”, a conclu Diel Mochire.
La loi portant protection et promotion des droits de peuples autochtones pygmées en RDC a été adoptée le 07 avril 2021 par l’Assemblé national à Kinshasa. En amont, plusieurs démarchent ont été entreprises par des défenseurs de ces peuples. Ces efforts sont déclarés insuffisants puis que jusqu’à ce jour la discrimination et les injustices sociales envers ces peuples primaires sont encore visibles.
Deborah BATUSUE
Un commentaire sur “Forêt : Inégalités et injustices contre les PA, un leader pygmée interpelle le Sénat”
Mes sincères félicitations mon très cher collègue directeur de PIDP, Diel Muchire