Kinshasa : après la pluie, les kinois n’ont que leurs yeux pour pleurer

La pluie diluvienne de ce jeudi 15 avril 2022 à Kinshasa n’est pas passé inaperçue. La majorité des artères de la ville ont été inondées par les eaux de ruissellement , mais aussi et surtout par les débordement des différents cours d’eau.

Comme l’on ne peut plus en dire autant, le manque d’une politique d’assainissement, et la mauvaise urbanisation restent des facteurs déterminants dans ce que vivent les populations de Kinshasa. Etant eux même la cause de ce qu’il lui arrive, les kinois n’ont plus que leurs yeux pour pleurer, face aux autorités quasi insensibles à leurs cris de détresse.

Les déchets plastiques qui envahissent la ville province de Kinshasa sont l’une des causes des inondations observées après le passage de chaque pluie. C’est le cas de la pluie diluvienne qui s’est abattue sur la ville ce vendredi 15 avril 2022, très tôt dans la matinée. Des tas de bouteilles ont formé un nid sur l’avenue Funa, située dans la commune de Barumbu. Cette avenue, voisine de la rivière Bitshakutshaku s’est vue inondée au point où les piétons comme les véhicules avaient du mal à s’y déplacer.

Le jet des déchets plastiques et autres non biodégradables dans cette partie de la capitale est responsable de ces inondations car, le seul caniveau qui y existe est bourré de sachets et bouteilles plastiques.

Des kinois sur place renseignent que ce problème jet de déchets dans les caniveaux persiste car leurs auteurs restent impunie après les avoir.  » Si le gouvernement se décide de punir toute personne qui jette les bouteilles plastiques ou autres déchets dans la rue, cela pourrait régler ce problème car d’aucuns, par crainte d’être puni ne jetteront plus des plastiques partout et nous pourrions ainsi être épargné des inondations. » S’est indignée une source anonyme.

Pourtant, l’usine Kintoko recycle les bouteilles plastiques moyennant un peu de sou par kilos. Ce qui est ironique, cette usine se situe à quelques mètres de cette avenue. Donc, il suffit juste de faire un petit effort pour rassembler ces bouteilles puis faire un peu de route afin de les y déposer. Mais, la population préfère remplir les routes et les caniveaux avec ces sachets et bouteilles qui, une fois sur le sol peinent à se décomposer. Par conséquent, ne favorisent pas la filtration des eaux en cas de pluie.

Si la population a une part de responsabilité dans la mauvaise gestion du plastique, l’Etat en a également car il devrait appliquer le décret Tshibala interdisant l’importation, la production et la commercialisation des emballages plastiques sur toute l’étendue de la République.

Les paroles s’en volent mais les écrits restent dit-on. Force est de constater qu’en RDC même ce qui est écrit s’envole par manque d’application. Tout continue à se vendre dans les sachets, les denrées alimentaires ou les autres produits. Il est impérieux que l’Etat prenne ses responsabilités.

En attendant, les kinois n’ont que leurs yeux pour pleurer.

Sarah MANGAZA.

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Un commentaire sur “Kinshasa : après la pluie, les kinois n’ont que leurs yeux pour pleurer

  1. Le Ministère en charge de l’urbanisme doit se réveiller et mettre en place une politique de réadaptation muni d’un plan de gestion des eaux de pluies. Une commission mixte doit voir le jour regroupant en son sein les acteurs de OVD, de l’OR, de l’Environnement et l’Urbanisme.

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