La santé est un état de complet bien-être physique, mental et social, selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), l’institution spécialisée de l’Organisation des Nations unies (ONU) pour la santé publique créée en 1948. Cette année, la journée mondiale de la santé avait comme thème : notre planète, notre santé. Pour la République Démocratique du Congo, c’est : notre planète, notre santé vers la couverture santé universelle (CSU).
Un thème qui interpelle plus d’un à l’assainissement de son milieu de vie, gage d’une bonne santé. A en croire le Ministre de la santé, Hygiène et Prévention, le Dr Jean Jacques Mbungani, au cours de son adresse à la Nation sur cette journée. A l’en croire, plus de 90 millions de personnes respirent un air pollué. « Chaque minute, la pollution de l’air tue 13 personnes à la suite de maladies des poumons ainsi que cardio-vasculaires. Le gouvernement est en train de mettre en œuvre la CSU pour que chacun bénéficie de soins de qualité ». A-t-il dit.
Au regard de tous les problèmes que connaît le système de santé congolais, cette journée ne devrait pas passer inaperçue. « Dans l’ancien temps, on organisait des journées de réflexion, conformément à l’esprit de l’OMS. Mais là, rien n’est fait. Même si nous parlons, qui va prendre nos paroles en considération ? Nous sommes dans un système de promesses qui ne se réalisent pratiquement pas », s’est indigné le Dr Mankoy Badjoko, Secrétaire Général du Syndicat National des Médecins (SYNAMED).
Plusieurs congolais n’ont pas accès aux soins de santé de qualité. Il y a de quoi peaufiner des stratégies pour y remédier. « Je crois qu’il est important pour notre pays de renforcer sa politique avec l’extérieur en matière de l’acquisition des nouvelles technologies. La CSU ne sera possible que si les études sont préalablement menées pour définir les besoins réels de santé dans les provinces. » A proposé Theresa Bundama, Présidente de l’ONG IFEDA Congo.
Même les Hôpitaux publics censés être des modèles d’une meilleure prise en charge offrent de plus en plus des services dérisoires en plus du coût élevé. Pourtant, il existe plusieurs idées au pays, susceptibles d’apporter du changement. Force est de constater que seuls les programmes accompagnés par les étrangers fonctionnent un peu mieux. Sur ce, les Experts sont unanimes sur le fait que l’Etat doit disponibiliser des moyens pour faire asseoir le système de santé.
« Ce qu’il faut améliorer, c’est l’accѐs de la population aux soins de santé de qualité. C’est ça l’agenda de développement. C’est sur ça qu’on doit vraiment travailler. Moins de 20 personnes accèdent aux soins de santé de qualité en RDC », a martelé le Dr Michel Muvudi, Point Focal Santé RDC à la Banque Mondiale.
Quant au Dr Bossiky Belly Bernard, Secrétaire exécutif au Programme National Multisectoriel de Lutte contre le Sida (PNMLS), pour que l’Etat arrive à mettre en œuvre la CSU, il doit débourser des fonds.
« C’est vrai que les services sont là mais sont en quantité très insuffisante. C’est un vrai défi », a-t-il affirmé.
La disponibilité des moyens passe également par le paiement des agents car les grèves à répétition tuent le système. « Jusque-là, nous n’avons pas mis fin à la grève. Elle est juste suspendue. Vu les promesses, vu les accords. Si le gouvernement ne les réalise pas, on peut reprendre la grève à tout moment », a souligné un médecin de Mbandaka.
Outre cet aspect, d’autres estiment que l’adhésion aux mutuelles de santé est l’une des meilleures solutions pour accéder aux soins de santé de qualité en RDC. « Il n’y a pas de miracle à faire. Partout dans le monde, c’est comme ça. C’est vrai que le gouvernement doit allouer des fonds pour la santé dans son budget annuel, mais la population doit apprendre à se prendre en charge en adhérant à des mutuelles de santé sérieuses », a interpelle l’Abbé François Luyeye, Coordonnateur Diocésain de la Pastorale de la Santé de Kinshasa.
Sarah MANGAZA