L’autonomisation de la femme en tant qu’actrice de la lutte contre le changement climatique et la dégradation de l’environnement a été l’objet principal des échanges, lors d’une Table ronde organisée par l’Union européenne en collaboration avec l’Ambassade du Royaume des Pays Bas, ce lundi 21 mars, à Kinshasa.
Avec plus de 155 millions d’hectares des forêts, des minerais stratégiques pour la transition écologique et un potentiel électrique hors du commun, la République démocratique du Congo se présente aujourd’hui comme un pays-solution au changement climatique. Dans cette dynamique, la femme a un grand rôle à jouer a rappelé le chef de la délégation de l’Union européenne en RDC, Jean-Marc Châtaigner.
» Ce n’est pas parce que la RDC a des forêts qu’elle devient automatiquement pays-solution. Il faut éviter de rester dans l’inaction en se disant qu’elle est déjà solution. Il faut travailler, réfléchir aux stratégies d’adaptation. Et les femmes, telle que majoritaires sur cette tribune pour parler de ces questions, doivent s’impliquer dans cette lutte”, a-t-il déclaré.
La femme congolaise doit prendre conscience de son rôle dans la société et dans la lutte contre le changement climatique, surtout dans cette période où la planète toute entière est secouée par des catastrophes naturelles de diverses natures. » Il est temps que la femme cesse d’être spectatrice dans la société. Elle doit s’engager dans la lutte pour la protection du climat et de l’environnement car elle en est l’actrice principale. » A souligné Christelle Vuanga, députée nationale.
L’occasion a été propice pour les femmes autochtones pygmées de dresser un tableau sombre de leur vécu, et solliciter l’implication des autorités congolaise dans la lutte vers leur autonomisation. Une voie pleins de défis.
» Les femmes autochtones sont violées régulièrement dans la province du Sud-Kivu, car il y a des hommes qui croient qu’en couchant avec elles, ils obtiendront certains pouvoirs surnaturels. Nous attirons encore une fois l’attention des autorités à ce sujet car, malgré plusieurs actions menées dans ce sens, rien n’est fait. Pourtant, ces femmes sont importantes dans la société, notamment à cause de leur implication dans la pharmacopée, et dans la résilience au changement climatique », a insisté Adolphine Muley, députée nationale, et ancienne ministre provinciale.
Au 21ème siècle, les femmes ne peuvent plus être considérées comme des êtres secondaires et fragiles. Elles ont pourtant, un grand rôle à jouer dans le développement de la RDC, a insinué Catherine Moyamu, enseignante et chercheuse à l’Université de Kisangani.
« Les femmes en général et celle de Kisangani en particulier, ne sont pas impliquées dans la lutte contre le changement climatique. Pourtant, c’est la femme qui est au coeur de l’environnement car, souvent en contact avec le bois et même les pollueurs » , a-t-elle martelé.
Toutes les femmes présentes à cette activité ont été unanimes sur le fait que la femme elle-même soit à la base de sa mise à l’écart car, elle ne s’implique pas assez souvent dans les grandes questions. D’où, la nécessité de multiplier les actions qui les interpellent sur leur prise de conscience.
Sarah MANGAZA