C’est la deuxième rencontre de ce genre, organisée par l’Activité de Soutien aux Forêts et Biodiversité de l’USAID et le Fonds Okapi pour la conservation de la Nature, à Kinshasa. Ce 2ème Apéro biodiversité sur les enjeux de la cuisson propre, tenu le vendredi 18 mars avait comme objectif de réunir tous les acteurs en vue de jeter un regard sur les enjeux liés à la promotion de la cuisson propre.
Selon les données du Fonds Mondial pour la Nature (WWF), 20% des émissions de gaz à effet de serre (GES) sont dues à la déforestation qui se situe actuellement à 3 millions d’hectares en moyenne par année.
Le bois-énergie reste la première source d’énergie des populations. Cette filière représente 94,5% des approvisionnements énergétiques. Il est donc essentiel d’augmenter l’offre et favoriser l’accès aux autres sources d’énergie plus durable.
« Mon projet a été mis en place par l’USAID pour soutenir les forêts de l’Afrique Centrale. Nous travaillons sur comment mettre fin aux menaces qui pèsent sur les forêts. C’est le volet carbonisation qui nous a réuni ce soir afin que nous puissions voir comment échanger pour promouvoir l’utilisation des alternatives du charbon de bois », a précisé Bocar Thiam, chef de Projet de l’Activités de soutien aux forêts et à la biodiversité .
L’apéro biodiversité sur la cuisson a offert un cadre permettant aux acteurs du secteur d’échanger de manière informelle et détendue, sur la question et, éventuellement, contribuer à identifier des mesures économiques, fiscales et sociales qui seraient susceptibles d’inciter à plus d’investissement dans ce secteur.
La parole a été donnée au secteur privé pour parler de la cuisson propre, les défis et enjeux d’une cuisine qui émet moins de fumée toxique et moins de gaz à effets de serre.
« Nous travaillons avec le secteur privé à cause de leur capacité à innover et à mettre l’argent sur la table », a expliqué Guillaume de Rouville, directeur exécutif du Fonds Okapi pour la conservation de la nature.
Il a été prouvé que les émissions de fumées de bois de chauffe sont responsables, chaque année, de 3,5 millions de morts sur la planète. Les conditions de chauffe inadéquates causent des dégâts sur la santé et l’environnement. « Des solutions proposées ici permettent de sauver des vies humaines », a précisé le directeur exécutif.
Si la cuisson n’est pas un enjeu majeur dans la lutte contre la déforestation, il reste tout de même un secteur qui contribue à la disparition des galeries forestières autour de grandes villes de la République démocratique du Congo.
« Le vrai problème se situe dans l’agriculture sur brûlis. Cette technique consiste à brûler les forêts pour faire les champs », a confié Olivier Mushiete, directeur général de l’ICCN. « C’est ici l’occasion de rappeler qu’en RDC, plus de 60% d’habitants vivent en milieu rural. L’ICCN est très attentive à l’encadrement de cette population. L’idée est de se faire des alliés avec qui nous allons travailler sur la conservation de la nature, en vue de lutter efficacement contre la déforestation ».
Dans cette lutte, il y’a lieu de signaler l’apport de l’Association congolaise pour les Énergies Renouvelables et Décentralisées (ACERD). Selon cette organisation, apporter des solutions efficaces à la cuisson aiderait à améliorer le quotidien des foyers congolais.
« Nous travaillons pour aider la population à utiliser des nouvelles technologies, des techniques meilleures de cuisson qui leur permettent d’être en bonne santé », a déclaré la directrice exécutive de l’ACERD, Catherine Mukobo.
Notons par ailleurs que l’Activité de soutien aux forêts et à la biodiversité de l’USAID est un projet régional qui vise à appuyer CARPE (Programme régional pour l’environnement en Afrique Centrale), et d’autres acteurs environnementaux du bassin du Congo à mettre en œuvre des stratégies et des actions qui répondent aux menaces à grande échelle qui pèsent sur la conservation de la biodiversité et la gestion des forêts.
Sarah MANGAZA