Le Mouvement des Jeunes pour la Protection de l’Environnement (MJPE-ASBL) a dans une pétition déposée à la présidence, à la primature, au ministère des hydrocarbures, de l’Environnement et développement durable, demandé au gouvernement de la République démocratique du Congo d’annuler les licences octroyées à certaines entreprises pour les explorations pétrolières dans le Parc national des Virunga.
Cette pétition initiée se refait de la dernière publication du rapport du Giec. Elle entre également dans le cadre de la campagne « Fossil Free Virunga » initiée par l’organisation 350Africa.org. La lecture des recommandations de cette note aux autorités a eu lieu ce samedi 12 mars à Kinshasa.
« Le danger demeure en raison des modifications de la loi pétrolière congolaise de 2015 qui autorise le président à accorder l’exploration pétrolière dans les parcs nationaux selon le ministre des hydrocarbures. Il est demandé au gouvernement congolais de veiller au strict respect des lois de la République et des conventions internationales en matière de sauvegarde de l’environnement, de promotion et protection des droits des paysans, d’investissement prioritaires dans les énergies renouvelables pour promouvoir le développement durable des économies locale à travers les alternatives économiques existantes au sein des aires protégées », peut-on lire sur cette note.
Les initiateurs de cette pétition renseignent par ailleurs que les communautés riveraines ainsi que les sociétés civiles locales s’opposent à ces activités qui contribuent à la déforestation, l’insécurité, la pollution, la destruction des moyens des subsistances et le dérèglement climatique.
La pétition du Mouvement des Jeunes pour la Protection de l’Environnement a été initiée en marge de la sortie de la troisième partie du rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat le 28 février. Pour ces jeunes, le projet d’exploitation dans une aire protégée met à mal les efforts du pays à protéger ce patrimoine mondial de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture et du site RAMSAR.
« Il y’a de cela une décennie que cette campagne existe pour protéger le parc national des Virunga, parce que c’est une aire protégée qui incarne beaucoup de vertus en termes de Biodiversité, des forêts, des zones humides etc. Le rapport crie à l’inaction de l’Etat partout dans le monde des Etats parlent mais ils n’arrivent pas à concrétiser leurs promesses», a rapporté le coordonnateur de MJPE-ASBL, Bonaventure Bondo.
Le rapport du GIEC est inquiétant. Les événements climatiques extrêmes (vagues de chaleur, fortes précipitations, inondations, cyclones tropicaux intenses, sécheresses, incendies), effets du changement climatique causés par l’homme, ont déjà des impacts importants sur les populations, les écosystèmes et les infrastructures. Les conséquences sur l’accès à l’eau et la sécurité alimentaire, la santé, le fonctionnement des économies et la biodiversité sont très graves.
« Cette action soutient l’environnement car il y a tellement d’impacts qui peuvent découler de cette exploitation. Nous devrions tous dire non à l’exploitation du pétrole dans le parc Virunga. Il nous revient la charge de protéger ce parc, parce qu’il regorge une énorme biodiversité. Nous devrons tous nous lever jeunes pour faire entendre notre voix par rapport à la protection de l’environnement de la terre, notre milieu commun de vie », a renseigné Rose Mate, la secrétaire du MJPE-ASBL.
Considérant les rôles clés que les aires protégées du pays jouent dans la restauration des écosystèmes par les relations symbiotiques des espèces fauniques et floristiques il y’a lieu de tonner pour maintenir la protection effective de ce lieu afin de ne pas assister à la migration des espèces emblématiques du pays.
« Pour nous cette troisième partie du rapport de Giec montre combien est ce que l’humanité en générale est en train de tarder à s’engager aux questions liées à l’environnement notamment en exploitation du pétrole dans les aires protégées. On ne tirera jamais un avantage par rapport à cette exploitation, mieux serait encore de promouvoir l’écotourisme afin de maintenir l’équilibre écologique entre la faune et la flore », a déclaré Jonathan Mbaki, coordonnateur du réseau des éducateurs du développement durable.
Les représentants des différentes organisations des jeunes de la société civile environnementale et experts ont invité les autorités du pays au respect des lois en matière de protection de l’environnement. Ils promettent de peser de tout leur poids pour faire annuler ces licences d’exploration du pétrole dans les Virunga. Cette motivation est partie du fait que certaines espèces vivant dans cette aire protégée incarnent les symboles culturels de la RDC.
Albert M