Hydrocarbures : controverse autour de 10 millions USD alloués au territoire de Muanda sur instruction du Chef de l’Etat

La composition du comité de coordination et de gestion divise les organisations locales. Ces organisations récusent la composition du comité de gestion de cette enveloppe qu’elles qualifient de non représentative, d’exclusive pour la jeunesse particulièrement et pour l’autorité locale. Elles en appellent à Didier Budimbu, Ministre des Hydrocarbures, de reconsidérer son arrêté, au risque de perturber la tenue de la deuxième table ronde Gouvernement-Entreprises pétrolières-Communautés locales prévue avant fin février 2022, menacent-elles.

Aussitôt rendu public mardi 8 février 2022, l’arrêté ministériel signé par le Ministre des hydrocarbures mettant en place ledit comité de coordination et de gestion de l’enveloppe de 10 millions USD a suscité plusieurs réactions dans la cité côtière de Muanda, chef-lieu du territoire portant le même nom où se trouvent les sièges des différentes organisations de la société civile.

« Il est inadmissible que la jeunesse soit exclue de la composition de ce comité censé veiller à la bonne gestion et affectation des fonds aux différents projets de développement à exécuter à travers Muanda », disent les uns. Et pour les autres : « comment comprendre que l’Administrateur de territoire qui représente le Chef de l’Etat au niveau local ne figure pas dans ce comité ? » s’interrogent-ils.

Le comité mis en place par le Ministre des Hydrocarbures au terme de l’arrêté ministériel N°003/DBN/CAB/MIN/HYDRO/2022 du 08/02/2022, portant création d’un comité ad hoc de coordination et de gestion des fonds alloués à la ville de Muanda, ne prend pas en compte la représentativité de la jeunesse et de l’autorité locale ; ni le président du conseil territorial de la jeunesse, ni l’Administrateur de territoire n’y figurent.

Par contre, on retrouve dans ce comité des représentants de la fédération des entreprises du Congo (FEC) et de la COPEMECO, confédération de petites et moyennes entreprises du Congo. Cette dernière (COPEMECO) est la plus décriée car elle n’a pas un siège connu à Muanda, ce qui provoque une vague des contestations des jeunes qui y voient une manœuvre pour créer une fuite des fonds, entretenue par ceux qu’ils appellent les vieux loups.

A l’heure actuelle, des réunions se multiplient et une déclaration finale des associations de la jeunesse est attendue dans les heures qui suivent. Mais déjà, certains jeunes rencontrés menacent de barrer la route à l’organisation de la deuxième table ronde convoquée par le Ministre des Hydrocarbures à partir du 20 février 2022.

Cette rencontre doit réunir le Gouvernement congolais, les entreprises pétrolières et les communautés locales pour évaluer l’exécution du cahier des charges adopté à la première table ronde tenue en 2010, et redéfinir les priorités pour l’avenir dans les relations Entreprises-Communautés locales.

Notez qu’à la suite de la signature en décembre 2021 de l’avenant 9 à la convention de 1969 sur l’exploitation du pétrole dans le territoire de Muanda dans la province du Kongo central, avenant permettant à Perenco RDC de transformer le gaz en électricité, le Trésor public a encaissé 60 millions USD, et le Président de la République Félix Tshisekedi avait instruit aux Ministres des Hydrocarbures et des Finances de rétrocéder une quotité de 15% à Muanda, ce qui est évalué à 10 millions USD destinés aux projets de développement.

Depuis l’annonce de cette nouvelle, plusieurs personnalités de Muanda y compris ceux vivant à l’étranger se sont bousculées au portillon du ministère des Hydrocarbures pour obtenir la gestion de ces fonds. Mais le Ministre a dit vouloir s’en tenir aux instructions du Chef de l’Etat de mettre en place un comité représentatif pour gérer ; c’est autour de la composition de ce comité que les violons ne s’accordent pas. Dossier à suivre…

Mulopwe Kalonji Roméo 

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