Forêt : Exploitation industrielle du bois en RDC, Eve Bazaiba bloque, la FIB menace

S’achemine-t-on bel bien vers un véritable bras de fer entre les industriels du bois regroupés au sein de la FIB (Fédération des industriels du bois), et la Vice-primature en charge de l’Environnement et développement durable de la République démocratique du Congo? Les exploitants industriels des bois d’œuvre accusent Eve Bazaiba d’être à la base du blocage de la signature des permis de coupe pour l’année 2022. Une situation qui met en risque ces entreprises qui menacent de lancer une série d’activités pour obtenir gain de cause.

 « Si elle ne délivre pas les permis, nous allons demander aux entreprises de renvoyer en congé technique, les travailleurs. De ne plus payer les taxes de superficie. Nous lui avons écrit. Elle n’a jamais répondu, elle ne prend pas le téléphone, bref aucune communication n’est établie pour savoir ce qui se passe réellement », a déclaré Gabriel Mola Motia, président de la FIB.

Le secteur forestier est l’un de ceux qui emploient plusieurs milliers de personnes, essentiellement les membres des communautés locales. Pour la FIB, l’acte posé par la VPM risque de créer des tensions sociales ce qui ne sera pas en faveur de la vision du chef de l’Etat, le peuple d’abord.

« Les entreprises industrielles du bois ont payé tout ce qu’il faut pour avoir ces permis. Il y’a plus ou moins 27 entreprises qui ont introduit leurs demandes. Au niveau de l’administration tous les documents sont déjà signés. Tout se bloque au niveau de la VPM. Même les amis de l’administration forestière s’interrogent, et ne savent pas réellement ce qui se passe », a renchéri Monsieur Mola.

Interrogé à ce sujet, l’un des conseillers de la vice-premier ministre, Eve Bazaiba a renseigné qu’il s’agit de la mise en œuvre de 10 mesures urgentes proposées et validées au Conseil des ministres.

« Cette mesure est relative à l’application de la décision prise lors du Conseil des ministres, qui enjoint à la VPM de suspendre l’exportation de bois. Une étude a démontré que sur le 100% des recettes que génère le secteur des forêts, seulement 17% rentrent dans la caisse de l’Etat. Le secteur est malade, et il faut une thérapie de choc. C’est ce que Madame la VPM essaie de faire », a-t-il déclaré. « Il y a une commission qui sera mise en place dans peu de temps. Elle aura pour mission de traiter au cas par cas les dossiers de demande des permis de coupe. A l’issue de l’analyse, les entreprises en ordre pourront reprendre l’exploitation ».

Un point de vue qui n’est pas partagé par la société civile environnementale.  La CNCEIB (Coalition nationale contre l’exploitation illégale du bois), par son secrétaire exécutif, Philippe Nzita s’indigne de la gestion opaque qui s’est installée au ministère de l’Environnement et développement durable, depuis la prise de fonction de Eve Bazaiba.

« Aujourd’hui quand on évalue son action, on se rend compte qu’il est plus politique que technique. Toute décision allant dans le sens de la rendre plus forte politiquement, c’est ça sa priorité. Nous tendons vers six mois que ces opérateurs n’ont pas de permis de coupe.  Et pourtant, le fonds de développement local est alimenté au proratas d’exploitation forestière. S’il n’y a pas exploitation, cela aura des conséquences directes sur les communautés locales et sur les travailleurs », s’est-il indigné.  

Conformément à la loi, la demande de permis de coupe industrielle des bois d’œuvre accompagnée du formulaire y relatif et de l’ensemble des éléments requis pour sa validation est introduite avant le 30 septembre précédant l’année de coupe.   Chose qui a été faite, selon le président de la FIB.

« Elle a initié un projet d’arrêté pour interdire l’exportation des grumes. Ce n’est pas mal. Mais le code forestier n’interdit pas l’exportation des grumes. Le code forestier parle plutôt de 70% de transformation et 30% des grumes. Si elle fait l’inverse, elle va s’inscrire en faux contre la loi forestière ». A conclu Gabriel Mola Motia.

Alfredo Prince  NTUMBA

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