Hydrocarbures : Grève à la Perenco RDC à Muanda, rétablissement de la paix sociale entre l’employeur et les grévistes

Au bout des trois jours des négociations sous l’égide du Gouverneur à.i Justin Luemba MaKoso érigé en sapeur-pompier, la grève est levée, le travail a repris à Kinkasi et les menaces de licenciement contre les leaders des grévistes écartées. Les discussions vont se poursuivre mercredi 9 février 2022 pour se mettre d’accord sur les revendications contenues dans le cahier des charges présenté par les délégués syndicaux, particulièrement sur l’indemnité de vie chère (IVC), les écarts des salaires avec les employés de la maison mère et ceux de la sous-traitance.

Ce mouvement de grève a commencé il y a bien longtemps (les revendications remontent à 2011 selon certains grévistes), mais suite aux promesses faites et non tenues par la Direction Générale de la Perenco RDC, les grévistes ont décidé de durcir le mouvement le mardi 1er février pour se faire entendre.

Ils ont arrêté la centrale électrique de Kinkasi le jeudi 3 février, plongeant ainsi la cité de Muanda dans l’obscurité totale, perturbant les activités sur toutes les plates-formes pétrolières, ce qui a obligé les autorités de Perenco, dès le même jeudi soir, d’ouvrir les négociations avec ces employés des entreprises contractantes, New ESCOKIN et SOCOGERH, afin de voir comment rencontrer leurs revendications ; ce après une intervention militaire (FARDC) pour déloger les grévistes du site de Kinkasi.

Après des longues discussions pendant trois jours dont deux en présence de Justin Luemba Makoso, Gouverneur à.i du Kongo Central, qui avait déjà dépêché à Muanda ses Ministres provinciaux du Travail et des Hydrocarbures, ainsi que l’Inspectrice provinciale du travail, les violons se sont accordés sur un certain nombre de points, dans le souci de rétablir paix sociale. La Direction générale de Perenco avait exigé la reprise du travail des grévistes avant toute négociation.

Du côté banc syndical, les délégués syndicaux se sont focalisés sur la décision annoncée par le DRH de licencier tous les meneurs du mouvement de grève qu’il qualifiait de sauvage ; décision que la Direction générale a finalement écarté sur insistance du Gouverneur à.i du Kongo Central, qui s’est fait accompagner par les numéros uns provinciaux de la police nationale congolaise et des Forces Armées de la R.D Congo (FARDC).

« Je me suis déplacé personnellement de Matadi jusqu’ici afin de m’assurer que tout se fasse dans l’intérêt des tous, ça n’a pas été facile mais nous nous sommes mis d’accord sur certains points, notamment la reprise du travail et le non licenciement des agents ni par Perenco, ni par New ESCOKIN ou SOCOGERH. J’ai voulu faire comprendre au Directeur Général de Perenco que le travail doit se faire dans le respect des lois de notre pays et des autorités ; aux travailleurs nous avons demandé de respecter les normes de la grève, la grève sauvage n’est pas autorisée. La paix sociale est rétablie, les restes des points vont faire objet de poursuite des négociations pour le bien des deux parties ».

C’est ce qu’a déclaré Justin Luemba Makoso au sortir de la salle des négociations. Présent également à ces pourparlers, le Député national de Muanda Gérard Siku a abordé dans le même sens, tout en insistant que « les travailleurs doivent savoir que la loi ne permet pas de détruire l’outil de production ; et que, l’Etat a besoin des entreprises qui fonctionnent normalement afin qu’elles payent leurs impôts pour son budget. Je me réjouis que la menace de révocation soit écartée, nous espérons que dans l’avenir l’employeur et les employés utiliseront toujours le dialogue pour résoudre leurs différends. »

« La fumée blanche est sortie, quelques points du cahier de charge ont été acceptés par l’employeur, nous nous retrouvons la semaine prochaine pour ce qui est des aspects techniques sur le salaire et autres primes. Nous saluons les deux points positifs de ces négociations, la reprise de la production et la paix sociale ; quant aux sanctions, il n’y a pas à craindre, tout a été clarifié ». Propos de l’ingénieur Flory Mbudi, l’un des délégués syndicaux qui ont défendu la cause des travailleurs.

Du côté de Perenco, les autorités n’ont pas voulu s’exprimer à la presse, mais au passage et hors micro, le Directeur des ressources humaines, a juste laissé entendre que nous avons bien travaillé.

La vie sociale qui était perturbée par la coupure du courant électrique de Kinkasi a repris son cours normal surtout pour le commerce du froid et les hôpitaux. Cette situation a relancé le débat sur la connexion de Muanda au courant d’Inga plutôt que de compter sur l’électricité que va produire Perenco avec le gaz, car disent les muandais, chaque fois que Perenco sera en conflit avec ses sous-employés, Muanda sera victime.

Mulopwe Kalonji Roméo

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