Surveiller, identifier les contacts et décontaminer sont des exercices auxquels se livrent les équipes de la riposte au quotidien, afin d’en finir avec cette épidémie. Outre l’organisation des activités de vaccination, les équipes d’intervention d’urgence travaillent 24 heures sur 24 pour retrouver les contacts, décontaminer les espaces infectés et intensifier la surveillance et les tests.
La vaccination, une issue de sortie de crise ?
Lancée depuis le 13 octobre 2021, la vaccination s’avère encore timide à Beni. A en croire une source sur place, la population se demande pourquoi une autre résurgence alors qu’elle avait été vaccinée en masse lors des précédentes épidémies. « Avec le contexte de guerre, il y a une réticence au niveau de la population, car elle croit que l’épidémie a été créée. Disons qu’il y a une légère acceptation. Les gens viennent quand même s’enregistrer en tant que contacts. Il y a au moins un taux de vaccination d’environ 60% », a confié le Docteur Ernest Kevo, membre de l’équipe de riposte dans la vaccination. Environ 1.000 doses du vaccin rVSV-Zebov et d’autres fournitures médicales ont été livrées à Goma et 200 doses ont été envoyées à Beni dans le cadre de la riposte. Qui est habilité à être vacciné ? « Pour le moment, seules les personnes ayant été en contact direct avec les malades, un corps ou les déchets des personnes décédées peuvent être vaccinées ; pas celles qui ont été vaccinées lors des précédentes épidémies » a précisé Dr Ernest Kevo.
Comment se font les enterrements ?
Les enterrements des victimes se font d’une manière digne et sécurisée afin d’éviter des nouvelles contaminations. « La population étant avertie, a compris que seules les équipes de riposte sont habilitées à enterrer les corps des victimes d’Ebola. Les enterrements sont organisés d’une manière digne et sécurisée, en présence des membres de familles afin d’éviter que nous retombions dans les conflits au cours desquels les familles se soulèvent, disant ne pas être sûr que le virus d’Ebola soit à la base de la mort de l’un de leurs. Raison pour laquelle, tout se passe en présence des familles. Pour y parvenir, la commission psycho-sociale fait son travail de sensibilisation de la population sur les enterrements » a expliqué la même source.
Pour rappel, Beni a été l’un des épicentres de la flambée d’Ebola en 2018 et 2020. Ce territoire se trouve à 50 km de la ville de Butembo, qui a connu une nouvelle flambée de cette épidémie cette année.
Sarah MANGAZA