Selon le compte rendu publié par le porte-parole du Gouvernement, c’est au regard du rapport fait par les Ministres en charge des Infrastructures et Travaux Publics et des Mines sur l’état des lieux d’exécution du contrat sino-congolais, que le Président de la République a informé le Conseil que les Ministères concernés examinent, en étroite collaboration avec son Cabinet, les propositions formulées pour la suite de ce programme et qui portent notamment sur trois aspects importants.
Primo, « La relance des grands travaux de reconstruction nationale en priorisant les infrastructures structurantes. Cela, en vue de favoriser l’éclosion d’activités socioéconomiques porteuses de développement, mais également d’appuyer éventuellement le programme de développement de 145 territoires du pays. Car, le contrat n’a atteint qu’un taux d’exécution de 30% ;»
Secundo, « L’Audit technique et financier de la Sino-Congolaise des Mines (SICOMINES) à diligenter, et la mise en place d’un mécanisme assurant la transparence dans la gestion et le fonctionnement de cette entreprise ; »
Et tertio, « La nécessité de mettre fin au déséquilibre entre parties, notamment par la révision de certaines clauses du contrat ou de convention de collaboration, entre la RDC et le Groupement d’entreprises chinoises et du contrat ou de convention de la Joint-Venture SICOMINES.
Il faut rappeler que plusieurs organisations de la société tant nationale qu’internationale, à l’issue des enquêtes et sur base des rapports y relatifs, notamment le tout récent rapport assoupli de l’Initiative pour la Transparence des Industries Extractives ITIE-RDC de 2018 à 2020, avaient recommandé au Gouvernement congolais de revisiter le contrat minier Sino-Congolais car, selon elles, ce contrat est défavorable à la RDC, seule la Chine en tire gros bénéfice.
Cette volonté exprimée de Félix Tshisekedi est saluée par les acteurs de la société civile qui attendent maintenant voir le Gouvernement poser des actions concrètes, qui vont aller dans le sens de l’amélioration significative des conditions de vie des communautés riveraines des zones d’exploitation minière, et des congolais en général, à travers la matérialisation effective des projets d’infrastructures sociales ; la société civile en appelle également au renforcement de la transparence dans ce secteur, conformément à la loi en vigueur .
Le contrat minier Sino-Congolais remonte à 2007, il prévoyait dans un premier temps 3M USD pour les infrastructures de développement, et 3,2M USD d’investissements miniers. Cependant, selon le Ministre des ITPR, seulement 825 millions USD ont été investis dans ce volet infrastructures, soit 27,5% ; quant au premier volet d’investissements miniers, le taux d’exécution au mois de septembre 2021 se situait à 77%, environ 2,454 M USD sur les 3,2M prévus, avait renseigné la Ministre des Mines. Le Président de la République a saisi l’occasion pour rappeler au Vice-Premier Ministre, Ministre des Affaires Étrangères, l’urgence de mettre en place la Commission mixte Sino-Congolaise qui se penchera sur l’ensemble des sujets d’intérêts communs, pour que désormais, l’exécution des contrats miniers qui lient les deux pays, se fasse dans une volonté mutuelle gagnant-gagnant.
Mulopwe Kalonji R.