Avec une population de plus en plus grandissante, soutenue avec un taux d’accroissement démographique moyen annuel d’environ 3 à 4%, la ville de Kinshasa se trouve, avec ses 24 communes et plus de 16’000’000 d’habitants, caractérisée par la défaillance de son système de gestion des infrastructures pour la prévention des risques d’inondations.
À la suite de ce déficit, les Kinois, particulièrement les couches les plus défavorisées, font face, impuissants, à des catastrophes et sinistres environnementaux. Allusion faite à la situation qui vient de se produire le mardi 16 mars dernier dans la capitale n’est ni la première, ni malheureusement la dernière, explique le professeur John Poté Wembonyama.
Étude exhaustive
Selon cet Ingénieur Civil en Génie Rural (Biotechnologie environnementale scientifique), plusieurs facteurs expliqueraient cette situation. Outre la croissance démographique entrainant le développement anarchique des quartiers, ce scientifique pointe du doigt entre autres, une gestion chaotique et non planifiée des déchets solides urbains et assimilés, le changement climatique et surtout l’absence totale du PGEE (Plan Général d’Évacuation des Eaux).
Les sinistres provoqués par les catastrophes ont, certes, des conséquences graves sur l’image et l’économie de la ville, la gestion du pouvoir en place, les conditions de vie et la subsistance de la population, surtout pour la classe la plus défavorisée.
Pour pallier à ces risques, cet expert propose de mener une étude exhaustive en plusieurs étapes distinctes, de manière à trouver des solutions opérationnelles immédiate, en court, moyen et longs termes, pour l’assainissement et la gestion des eaux pluviales urbaines, des inondations par ruissellement, ainsi que des érosions qui en découlent.
L’outil principal préconisé sera l’élaboration d’un PGEE intercommunal avec un dimensionnement fortement décentralisé en fonction des infrastructures appropriées (existantes et/ou non existantes) à chaque commune de la ville de Kinshasa.
Le PGEE va ainsi s’appuyer sur plusieurs aspects, la mise en place des plans communaux d’assainissement et de régime de gestion hydrologique des cours d’eau ; l’identification, le renouvellement et le redimensionnement des collecteurs existants ; le dimensionnement et la mise en place des collecteurs permettant de desservir des nouveaux ou anciens quartiers ; la préservation des cours d’eau par la limitation des inputs suite aux ruissellements des eaux pluviales pendant les fortes crues ; l’identification et la cartographie par GIS (Systèmes d’Information Géographique) des zones d’infiltration des eaux pluviales pour un dimensionnement et/ou redimensionnement de réseaux unitaire ou séparatif en fonction des flux des eaux pluviales.
Enfin, il y aura un programme de monitoring d’exploitation et d’entretien des collecteurs et des systèmes établis, conclut le professeur John Poté Wembonyama.