La 8ème mesure urgente et la 9ème se contredisent inéluctablement, car aucune analyse préalable de la situation n’a été faite en amont. La première mesure évoquée (8ème) exige la levée du moratoire en cours en matière d’octroi des titres d’exploitation forestière. Cela veut tout simplement dire qu’en procédant à la levée de ce moratoire, le gouvernement congolais va ouvrir ses forêts à l’exploitation industrielle pour alimenter le marché extérieur (donc l’exportation).

Selon l’esprit de cette mesure urgente, l’État congolais pourrait ainsi tirer profit de son bois en élargissant l’assiette d’exploitation forestière industrielle. Pour y arriver, encore de préalables à remplir notamment ceux liés à la logistique d’autant plus que les lieux d’exploitation sont souvent enclavés.

La 9ème mesure urgente quant à elle prévoit la prise d’un arrêté interministériel portant suspension de l’exportation de toutes les essences de bois d’œuvre en République démocratique du Congo.

Selon les observateurs, cette mesure vient contredire la volonté du gouvernement d’ouvrir le champ de l’exploitation forestière industrielle. Comment les exploitants industriels du bois d’œuvre devront-ils s’investir dans ce secteur lorsqu’ils savent d’ores et déjà que leur marchandise sera frappée par la 9ème mesure portant suspension de l’exportation du bois ? N’est ce pas là vouloir la chose et son contraire à la fois?

L’on s’interroge alors sur le rôle des conseillers autour de la VPM. Est-ce un problème de casting ? Si cela est le cas, il n’est pas tard de faire mieux, la Vice-premier ministre peut encore se choisir de bonnes personnes pour sauver son image. Ou alors, c’est la warrior elle-même qui ne considère pas les avis de ses conseillers ? En attendant d’y voir claire, certains analystes pensent par contre que cette confusion serait le fruit d’un agissement commun des politiques congolais qui parfois s’accaparent les idées des experts, en mettant de côté leurs initiateurs.

En attendant, nous continuons à ausculter de plus près les différents actes de la warrior qui pataugent encore dans la jungle impitoyable.

Alfredo Prince NTUMBA