Pour les membres de la société civile réuni au sein de ce réseau, la divergence d’opinions dans l’interprétation du décret instaurant le moratoire, serait une des causes à la base des sérieux problèmes liés à la bonne gouvernance du secteur
« Nous constatons la persistance d’une divergence (…). Considérant les attributions illégales des concessions çi-et-là en lien avec cette divergence qui insinue un certain désordre au sein du secteur, cas de la dernière attribution à Basoko qui est encore à la une, une autre autre preuve de taille de la violation du moratoire en vigueur », a déclaré Joseph Bobia, membre du RENOI.
Le RENOI fustige le silence de la VPM en charge de l’Environnement sur les illégalités décriée dans la manière dont les concessions forestières ont été attribuées au cours de ces deux dernières années.
« L’administration forestière continue d’attribuer des concessions douteuses à certaines sociétés clairement identifiées. Cas de COKIBAFODE dont les origines ne remontent qu’à la période post 2018. Et qui, selon nos investigations, a bénéficié de 6 titres de concessions forestières en violation flagrante du moratoire », précise la note de position.
Ces acteurs de la société civile accusent tout de même Eve Bazaiba de passivité face aux multiples dénonciations sur les illégalités commises par les entreprises forestières dans plusieurs provinces de la RDC.
« (…), la concession 08/20 de COKIBAFODE, en exploitation depuis 2011, continue à exploiter avec un plan de gestion provisoire lequel a été encore présenté pour une période de 2020-2023. Au regard du délai réglementaire, cette concession est sensée être couverte d’un Plan d’aménagement », a déclaré Willy Elua, membre du RENOI.
A en croire le RENOI, cette absence de planification a un impact négatif sur les communautés locales et peuples autochtones censés tirer profit de cette exploitation. Partout où COKIBAFODE, l’entreprise chinoise connue bien avant sous le nom de Maniema Union 2 exploite, les communautés sont obligées de négocier des projets communautaires par village ou par groupement selon le mouvement de l’exploitation dans la forêt, sans faire au préalable l’inventaire des ressources à exploiter. Cette manière de faire ne reste pas sans inconvénients.
« Une fois que le concessionnaire se déplace pour une autre zone, les projets communautaires entamés s’arrêtent. En l’absence des données d’exploitation, à ce jour il est difficile de chiffrer avec exactitude le montant alloué dans le Fonds de développement local. Ainsi donc, les illégalités dans le cadre de l’exploitation de bois d’œuvre en RDC viennent tout simplement saper les efforts du pays dans l’assainissement du secteur forestier », précise la note du RENOI.
Le RENOI annonce disposer des éléments sur les contrats des concessions illégales devant être annulées, consécutivement à l’instruction du chef de l’Etat Félix Tshisekedi, à l’endroit de la VPM, Eve Bazaiba. Il se réserve les droits de mettre les fruits de ses investigations sur la place publique, au moment opportun.
Il recommande par ailleurs, la suppression douteuse de la concession forestière 08/20 de COKIBAFODE, et le soumettre à l’audit financier tel qu’exprimé par le chef de l’Etat. Le retrait pur et simple de deux permis de coupe industrielle de bois d’œuvre délivrés à cette entreprise chinoise en 2020 et 2021 qui portent sur l’assiette annuelle de coupe 5, par Eve Bazaiba. Et enfin, faire un état des lieux sur le volume des bois prélevés par le concessionnaire afin de clarifier les droits des communautés locales.
Alfredo prince NTUMBA