« Cette entreprise déplace son exploitation dans la concession, et donc les communautés qui devraient bénéficier des fonds de développement communautaire versés ne les bénéficient pas. Les travaux de construction des infrastructures d’intérêt communautaire sont arrêtés. C’est un manque à gagner pour les communautés locales. Les travailleurs de cette société sont soumis à des conditions inhumaines », a rapporté Joseph Bolongo, chargé de Projet STR, à l’ONG GASHE (Groupe d’Action pour Sauver l’Homme et son Environnement).
Cette ONG membre du RENOI a informé qu’au cours d’une mission d’observation dans la concession 08/20 de COKIBAFODE, elle a découvert que les clauses sociales de cahier des charges, le plan de gestion provisoire et les deux permis (2020 et 2021) de cette société ne respectaient aucune législation en matière d’exploitation forestière telle que prescrit dans la loi forestière de la RDC.
« Ces sont des permis qui renferment beaucoup d’illégalités qui ne respectent pas la législation. Une société qui n’a pas un plan d’aménagement ne peut pas avoir dans sa concession une planification d’une assiette annuelle de coupe de 5 ans, alors que le document qu’elle détient est un plan simple de gestion qui ne prévoit que 4 assiettes annuelles de coupe », a renchéri Monsieur Bolongo.
Au regard de la persistance de cette situation, le RENOI entend mener des actions d’envergure pour que les communautés victimes de cette exploitation illicite de l’entreprise chinoise soient remises dans leurs droits.
« Nous sommes dans un processus participatif où toutes les parties prenantes doivent être mises à contribution pour que cet objectif d’améliorer la gouvernance puisse être atteint. Nous voulons que les décisions soient prises pour que cette exploitation illégale puisse s’arrêter et que les communautés qui vivent dans et aux alentours des concessions forestières jouissent de leurs droits qui leur est reconnu par la foresterie communautaire. Nous pensons rédiger une note de plaidoyer qui sera soumise dans les prochains jours aux autorités afin de permettre à ce que les forêts soient gérées de manière responsable et durable », a rapporté Serge Bondo, secrétaire technique du RENOI-RDC.
Notons par ailleurs que le RENOI entend voir la vice primature en charge de l’environnement, des ONGs militantes pour les droits de l’homme, le secteur public et privé sur cette question s’impliquer pour ramener les communautés de Bokatola dans leurs droits les plus légitimes.
Albert MUANDA