Foncier : 5 cas de violation des droits des défenseurs environnementaux et fonciers enregistrés en 2020

Seulement pour l’année 2020, cinq cas de violation grave des droits des défenseurs environnementaux et fonciers ont été monitorés par ces organisations. Le plus
emblématique de tous est celui d’une femme cheffe coutumier du village Kinsala, dans la province du Kongo centrale. Marie Kiangebeni a été arrêtée pour avoir
réclamé les droits à la terre de sa communauté. 

Ce conflit foncier à base de son arrestation oppose l’entreprise JVL spécialisée dans l’agroalimentaire et les villageois de Kinsala dans le territoire de
Mbanza Ngungu. Selon ces organisations, l’entreprise aurait usé de son influence pour faire arrêter la cheffe du village, afin de taire ses réclamations. 

« En tant que cheffe du village, elle a choisi de se lever pour réclamer la restitution d’une bonne partie de leurs terres attribuées de manière non
consensuelle à l’entreprise JVL. Ce qui lui a coûté un traitement inhumain
», a renseigné Moise Mbaya, chargé du projet Protéger les défenseurs des droits fonciers en Afrique pour une bonne gouvernance foncière. 

Une situation qui laisse perplexes les activistes engagés dans la défense des défenseurs des droits environnementaux et fonciers. « Quand vous gardez une
personne plusieurs mois emprisonnée, alors qu’elle n’est ni jugée ni condamnée, c’est déjà la violation de plusieurs séries des droits
», a déploré André Kashikisha, directeur exécutif du CODELT. 

L’autre cas présenté à la presse est bien celui d’un avocat qui a échappé bel à un assassinat dans le parc national de la Salonga. Willy Elwa a failli être lynché pour avoir mené une enquête sur les violations graves commises par les écogardes sur les communautés locales et peuples autochtones pygmées, vivant dans et autour de ce parc. 

Le CODELT et AAP, invitent cependant les autorités congolaises à porter un regard particulier sur les défenseurs des droits environnementaux et fonciers, car ils
mènent une lutte noble. Mais, ils sont souvent abandonnés à leur triste sort, parfois jusqu’au sacrifice suprême. 

« Le but que nous poursuivons à travers notre campagne n’est pas de faire jouir aux défenseurs des droits fonciers et environnementaux un régime spécial de protection. Mais par contre, un régime commun de protection qui existe, mais qui leur est parfois refusé d’être appliqué », a précisé André Kashikisha. 

Ces organisations de la société civile entendent intensifier davantage le plaidoyer pour que cette question soit considérée par les différents ministères impliqués
dans cette problématique. 

« Dans cette question, la perception n’est pas la même du côté du gouvernement que du côté de la société civile. Les autorités considéraient les défenseurs
des droits fonciers et environnementaux comme ceux qui viennent perturber l’ordre public, en incitant la population à la rébellion
», a indiqué Moise Mbaya. 

Toutefois, cette équivoque est en voie d’être levée grâce aux échanges entre les autorités étatiques concernées, notamment les ministères de la Justice, des droits
humains, des affaires foncières et les acteurs de la société civile qui travaillent pour la défense des droits de ces personnes, souvent victimes à cause de leurs engagements à servir de voix des sans voix. 

« Certaines autorités ont positivé l’approche en proposant qu’il y ait l’encadrement de ces défenseurs, pour permettre que leurs activités se déroulent de manière contrôlée », a-t-il ajouté.  

Notons par ailleurs que le projet « Protéger les défenseurs des droits fonciers en Afrique pour une bonne gouvernance foncière » a été mis en place depuis 2019, grâce au partenariat signé entre le CODELT et l’AAP. Il bénéficie des financements de l’ILC (International land Coalition).  

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