Hors circuit de la Regideso, entreprise publique congolaise chargée de la distribution d’eau potable sur l’ensemble du territoire national, les habitants de cette partie de la capitale congolaise se contentent des eaux des sources naturelles et de quelques forages des initiatives privées d’approvisionnement en eau potable.
Habitant le quartier depuis près de Vingt ans, Jean Paul Mawatu déclare, « Nous avons ici un sérieux problème pour nous approvisionner en eau et des difficultés qui nécessite normalement que la Regisideso nous connecte dans le circuit de distribution de l’eau potable ; mais malheureusement, depuis près de 20 ans que j’habite ce quartier Lalu, nous n’avons vu aucun tuyau de la Regideso. L’eau que nous consommons ici n’est que le produit de la grâce divine, des sources souterraines qui nous approvisionnent pour la boisson et autres usages ».
Sous le monopole de quelques jeunes du quartier qui en assure l’entretien au quotidien, les sources d’eaux à Lalu sont gérées hors du contrôle de l’état et de tout regard étranger. Cette eau apparemment limpide mais dont l’on ne peut certifier la bonne qualité pour la consommation humaine, est la seule ressource hydrique que dispose cette population qui, au quotidien est appelé à dépenser pour s’en procurer.
« Pour son moyen de vivre, il privatise la source comme un bien qui lui appartient en propre obligeant des sommes parfois exorbitantes. Lorsque pour un bidon de 25 Litres vous demandez 300 ou 400 Franc congolais, qu’en sera-t-il pour ceux qui ont besoin de 5 voire 6 Bidons ? Ou alors si quelqu’un est dans le besoin mais qu’il n’a pas cette somme, cela crée de frustrations et source des conflits » poursuit Jean Paul Mawatu.
A la source appelée Ngonda par les habitants de Lalu, Christ Mbala, jeune du quartier, à la gestion de cette denrée rare depuis près de 21 ans réagit. « J’ai pris la charge d’entretenir cette source d’eau depuis l’année 2002, après les érosions qui ont déversé des tas d’immondices et envahis les sources, privant la population de l’eau pendant près de 3 mois. Notre souci majeur ici demeure la pluie qui viennent souvent remplir la source avec des sables ; privant ainsi la population de l’eau voire pendant plus de trois jours et qui exige par la suite des travaux d’entretiens approfondis ; ce sont donc ces jeunes qui travaillent que nous récompensons avec soit 100 Franc congolais par sceau soit par bassin ».
Une telle réalité en pleine Capitale à l’heure de la modernité, représente un vrai malaise social en république démocratique du Congo, qui nécessite une attention particulière et une prompte intervention de tous les acteurs concernés, pour une amélioration durable des conditions de vies des populations de Kinshasa et celle de l’ensemble du territoire National Congolais.
Sebrown NSIMBA