« Ce rapport vise à aider tous les pays d’Afrique centrale à mieux gérer leurs aires protégées mais surtout à promouvoir la coopération sous-régionale sur des enjeux communs et transfrontaliers », précise Hervé Martial Maidou, secrétaire exécutif de la COMIFAC.
Les systèmes intégrant les communautés locales sont en effet ceux qui montrent les meilleurs résultats en termes de conservation des ressources naturelles et de bien-être des populations, indiquent les scientifiques.
Selon ce rapport, l’Afrique centrale remplit quasiment les objectifs internationaux en termes de superficie protégée. Cependant, ces aires sont souvent malmenées et témoignent d’une gestion qui pourrait être améliorée. Dans une optique de développement durable, les auteurs du rapport insistent sur la richesse d’un capital naturel à protéger, qui participe en retour au développement socio-économique de la région.
« L’Afrique centrale compte aujourd’hui plus de 200 aires protégées pour une superficie totale de 800 000 km², soit environ deux fois la superficie du Cameroun. Sur les dix pays de la région, les aires protégées ont ainsi doublé en nombre et en taille depuis vingt ans », précise le communiqué.
En Afrique centrale, 85 % des aires protégées bénéficient actuellement d’un système de gouvernance publique. Cependant, les scientifiques insistent sur la nécessité de l’encadrement juridique de la gouvernance des aires protégées dont les textes légaux datent en effet de la période coloniale. « Les auteurs appellent à de nouveaux textes de lois, adaptés, opérationnels et cohérents », précise le communiqué.
Devenue aujourd’hui la publication phare sur les aires protégées de la région. Cette édition 2020, coordonnée par trois éditeurs scientifiques du Cirad et de l’OFAC-COMIFAC, rassemble au total une cinquantaine d’auteurs d’Afrique centrale et d’ailleurs. Elle dresse un portrait harmonisé du réseau d’aires protégées de l’ensemble de la région. Le rapport montre, sans ambiguïtés, que les réseaux nationaux et le réseau sous régional ont été fortement renforcés mais qu’ils font face à de nombreux défis.
Notons que ce rapport a été rédigé par un groupe d’experts spécialisés dans la conservation en Afrique centrale, avec l’appui financier de l’Organisation des États d’Afrique, Caraïbes et Pacifique (OEACP) et de l’Union européenne (UE), par le biais des projets BIOPAMA et RIOFAC, ainsi que de la GIZ. Il fait suite à une première édition publiée en 2015.
Alfredo Prince NTUMBA