Les forêts tropicales du bassin du Congo, dont la RDC détient près de 65 % à elle seule, sont devenues le premier poumon vert de la planète. Le bassin du Congo remplace celui d’Amazonie qui émet plus de CO2, qu’elle en séquestre aujourd’hui. Cette information a été livrée à Environews, par Baudouin Michel, directeur de l’Ecole Régionale d’Aménagement et de Gestion Intégrés des Forêts et Territoires Tropicaux (ERAIFT/UNESCO) et recteur de l’Institut Facultaire des Sciences Agronomiques de Yangambi (IFA).
« Dans l’esprit de la communauté internationale, on parle toujours de l’Amazonie et de l’Indonésie mais on parle sans doute insuffisamment du bassin du Congo et dans le bassin du Congo insuffisamment de la République démocratique du Congo, donc il y a tout un travail qui est en cours mais qui doit être développé« , a-t-il plaidé.
Il s’agit donc pour les pays du bassin du Congo de renforcer la visibilité de ce bassin qui joue un rôle important dans la régulation du climat mondial. Selon ce scientifique, le positionnement actuel de ce bassin situé au cœur de l’Afrique est de façade. La République démocratique du Congo RDC qui occupe le ¾ de ces forêts doit travailler sur la diplomatie environnementale, afin de s’imposer comme pays-solution.
La République démocratique du Congo occupe 65% des forêts du bassin. Pourtant, les grands programmes environnementaux n’ y sont pas installés. « Si vous regardez les institutions régionales. La Commission des forêts d’Afrique Centrale (COMIFAC), la CEEAC, si vous regardez le programme régional de conservation et de valorisation des écosystèmes forestiers d’Afrique Centrale (ECOFAC), ne sont pas à Kinshasa. Elles sont à Libreville, à Yaoundé. Donc, il y a à faire un plaidoyer car la majorité de la superficie du carbone est fixée par les forêts de la RDC« , a-t-il poursuivi.
A l’en croire, la RDC doit multiplier les communications afin de changer la perception de la communauté internationale sur son rôle dans la lutte contre le changement climatique.
« On va travailler avec l’ensemble d’experts pour aider les décideurs politiques à mettre au point cette stratégie de communication pour dissimuler le sujet . Il y a beaucoup à faire . À l’autre point, c’est le financement de service simple, transparent et redevable dont on est sûr qu’il va aboutir à financer les populations villageoises vivant autour des forêts. Parfois le système qui était en place effraie les investisseurs« , a-t-il conclu.
Le bassin du Congo est désormais le premier poumon mondial. C’est grâce à une tour à flux de 55 mètres de hauteur installée à Yangambi, dans la province de la Tshopo depuis octobre 2020 que les scientifiques sont parvenus à cette conclusion. Plusieurs études sont en cours pour renforcer cette affirmation.
Silas MUNGINDA