Ces assises ont durant trois jours été déclinés en cinq sous-commissions à savoir la commission accès au marché, la commission coopération extérieure, la commission financement, la commission amélioration de la gouvernance agricole, la commission production et protection des végétaux.
Cette assemblée des nationaux et régionaux a en ce jour de la clôture mis en œuvre des stratégies de développement de l’agriculture en République Démocratique du Congo. Lesquelles stratégies ont été montées pour relancer dans les prochains jours les filières agricoles de premières nécessité dans le pays.
« Désormais au côté du tourisme, de la transition écologique, l’agriculture redeviendra réellement dans ce pays la priorité des priorités. Le gouvernement entend mettre en œuvre les conclusions de ces assises en vue de moderniser l’agriculture, augmenter les surfaces à cultiver, accroître la production et améliorer le revenu des producteurs afin de répondre à la forte demande alimentaire urbaine. Un déficit qui ne peut être satisfait que par les produits alimentaires transformés et importés », a déclaré Désiré M’zinga Birihanze, ministre de l’Agriculture.
Au total cent-cinq recommandations ont été retenues et adoptées après un vote à l’unanimité par les différentes commissions. Les différents membres sont convaincus que le déclenchement de la croissance économique du pays dans ce secteur devrait ipso facto passer par la facilitation d’accès des appuis techniques et financiers, par la promotion des produits made in RDC, ainsi que par la résolution des problèmes liés à l’aspect de la qualité et du prix de ces denrées sur le marché.
« Il s’agit de désenclaver le bassin de production sur l’ensemble du territoire national. Les membres attendent que les décideurs renforcent les infrastructures et logistiques d’appui à la commercialisation des produits agricoles. Il faut qu’ils pensent à renforcer l’accès à la terre en faveur de la femme, des jeunes et autres personnes vulnérables. Il revient également au gouvernement la tâche d’assurer l’harmonie entre les ministres provinciaux de l’agriculture et les inspecteurs provinciaux, de valoriser le savoir-faire des paysans, de mettre en place des stations d’analyse de la qualité de l’air et d’opter des laboratoires spécialisés des moyens pour analyser la qualité de sol», a rapporté Céline Sikulusimwa, la rapporteuse générale des commissions.
Aucune croissance économique, aucun progrès social ou développement durable d’une nation n’est possible s’il ne repose sur ses secteurs primaires de l’économie. Fort de cette conviction, le ministre espère à travers ces recommandations formulées relancer le secteur agricole à la hauteur de tous les espoirs du développement national. Il s’appuie sur ce programme pour lever la question de la faim sur tout le territoire congolais et résoudre le problème de l’assiette des démunies. Une responsabilité que le vice primature a promis d’endosser en collaboration avec le ministère de tutelle avec l’aide des partenaires de la RDC.
« La République Démocratique du Congo a pris du retard par rapport aux autres pays sur le plan agricole. Ce sont des donateurs qui imposent par ailleurs les sujets de recherche à nos chercheurs pour ne citer que ce domaine. Alors pour sortir de cette dépendance nous devons vite nous mettre au travail. Et nous en avons la capacité. Quant aux partenaires techniques et financiers qui nous ont toujours accompagnés dans cette dynamique de relance du secteur agricole je vous exhorte de continuer à être à notre chevet en vue d’une synergie des efforts pour une bonne application des différentes recommandations formulées au cours de ces états généraux de l’agriculture en RDC pour venir en aide à nos populations qui sont plongées dans l’insécurité alimentaire et nutritionnelle », a renseigné Désiré M’zinga Birihanze.
Avec ses 80 millions d’hectares des terres arables et ses multiples potentiels agricoles, les participants à ces assises trouvent qu’il était temps de réfléchir sur comment renverser la tendance liée à la dégradation du secteur agricole et d’en faire une priorité nationale conformément à la vision du Président Félix Tshisekedi qui prône la revanche du sol sur le sous-sol.
« Le premier ministre lors de l’ouverture du forum avait évoqué la question sur la création d’une banque de développement pour faire la promotion de l’agriculture. Nous avons trouvé que c’est une bonne idée et nous soutenons cette proposition. Ce crédit va permettre au bon fonctionnement du secteur de l’agriculture. Nous aimerions que le fonds soit accordé à ceux qui ont la volonté et la capacité d’évoluer dans l’agriculture », a souhaité Séraphin Mukaya, ministre provincial de la pêche et de l’ élevage du Haut-Lomami.
Signalons que ce forum a rassemblé les ministres provinciaux venus des provinces du pays, les organisations des producteurs, des autorités traditionnelles, les universités et institutions de recherche, ainsi que des experts et autres participants venus de toutes les villes de la RDC. En croire le ministre de l’agriculture, le représentant du premier ministre dans cette cérémonie de clôture, le rapport global de propositions récoltées durant ces trois jours sera transmis dans une semaine auprès du chef de l’état, Félix Antoine Tshisekedi pour validation de ce programme d’auto dépendance alimentaire sur le sol congolais.
Albert Muanda