Jean-Claude Emene, « le suivi environnemental est réellement en cours en RDC »

Dans un entretien exclusif accordé à Environews RDC, le Chargé de Mission de l’ACE, Jean-Claude Emene, a affirmé que ses équipes sont à pied d’œuvre. D’abord dans la ville de Kinshasa, et ensuite elles vont se déployer dans le Congo profond.

Ainsi, près de soixante agents et cadres de cette institution seront renforcés en capacités dès la semaine prochaine. Après cette étape, ils seront sur le terrain pour inspecter et interpeller les entreprises pollueuses qui ne se sont pas conformées à la norme établie par la loi.

« A l’interne, il fallait renforcer les capacités des agents. Ceci nous a pris beaucoup de temps. Nous avons deux directions provinciales aujourd’hui, Kin-Est et Kin-Ouest. Nous essayons de faire ça pour être plus proche possible des industriels, avec un personnel compétent et qualifié », a-t-elle informé.

Jean-Claude Emene se félicite tout de même de la collaboration qui existe entre les industriels et l’ACE. « Nous n’avons pas voulu brusquer les entreprises, car elles sont nos partenaires. La première étape de cette démarche nous l’avons voulue pédagogique. Car, elles doivent comprendre que ce suivi nous le faisons dans leur intérêt. Après nos agents seront largués sur le terrain pour maintenir la pression sur les industrielles », a-t-il indiqué.

Sur quelques établissements classés dangereux visités par les équipes de l’ACE à Kinshasa, il se dégage un constat tel que quelques-uns s’emploient moyennement à respecter les prescrits de leurs études. Tandis que les autres brillent par le non-respect de leurs engagements pris vis-à-vis de l’environnement.

« Toutes les irrégularités constatées seront traduites en termes d’infractions. Les récalcitrants se verront obligés de payer des amendes conformément à la loi en la matière. Madame la Vice premier ministre quand elle nous a reçu, elle nous a dit qu’elle veut voir le trésor public trouver des ressources financières avec notre action », a-t-il prévenu.

Il a par ailleurs informé que ce travail de terrain a connu des difficultés d’ordre logistique et financier. Le manque de subventions de l’Etat pour réaliser ce suivi reste une grande barrière au bon avancement de cette mission. A cela s’ajoute également le manque des laboratoires d’analyse des échantillons prélevés.

« Jusque-là nous ne travaillions qu’avec le laboratoire de l’UPN (Université Pédagogique Nationale). Je pense que ça va aller vite, car nous sommes en discussion avec le laboratoire de l’Université de Lubumbashi qui devra également nous aider dans cette tâche », a révélé le chargé de Mission.

A l’en croire, il est difficile aujourd’hui de faire les prélèvements des échantillons, de les conditionner pour les ramener au laboratoire à Kinshasa pour analyse. L’ACE compte bien se servir du laboratoire de l’UNILU pour les analyses des échantillons des établissements du grand Katanga.

Il sied de signaler aussi la controverse autour du suivi des études réalisées par les entreprises minières qui divise l’ACE et la direction de l’environnement minier du Ministère des mines. Selon les indiscrétions, ce différend aurait poussé l’Agence Congolaise de l’Environnement à cesser sa participation à la commission interministérielle mise en place pour trouver une solution concertée à ce sujet. Nous y reviendrons.

 

Alfredo NTUMBA

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