Sommet Biden sur le Climat : Et si Tshisekedi capitalisait la loi sur les pygmées de la RDC

Les 22 et 23 avril se tiendra le Sommet des Dirigeants sur le Climat convié par le Président Joe Biden. Le Président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi est l’un des 40 dirigeants mondiaux conviés à cette rencontre. Le choix de la RDC à ce sommet est justifié par son importance en matière de lutte contre les changements climatiques, notamment par ses forêts, qui constituent la deuxième plus grande forêt tropicale du monde et jouent un rôle crucial dans la régulation du climat, aussi bien sur le plan régional que global.

Suite à l’annonce du retour des Etats-Unis dans l’Accord de Paris, cette rencontre a pour objectif de « souligner l’urgence – et les avantages économiques – d’une action climatique plus forte », selon les termes de la Maison Blanche. 

Une oppotunité également pour le Président Tshisekedi de mettre en lumière son engagement de voir les communautés locales et peuples autochtones jouer un rôle de premier plan dans la préservation des forêts primaires, des tourbières, de la biodiversité, pour lutter contre les changements climatiques, tout en favorisant un développement durable.

 « Ce sommet mondial est une opportunité d’affirmer le rôle de leader de la République Démocratique du Congo dans la lutte contre les changements climatiques. Mais de quelle manière ? Le Président Tshisekedi mettra-t-il les peuples autochtones pygmées au-devant de la scène internationale ?Se félicitera-t-il de l’avancée historique que constitue la récente adoption par les députés nationaux d’une loi sur les droits des peuples autochtones, et du potentiel de cette loi dans les efforts du Chef de l’Etat et de son Gouvernement en matière de climat et de développement durable ? »,s’interrogent certains acteurs et associations des droits pygmées.

Une occasion majeure pour le Président Tshisekedi de souligner l’importance capitale de mettre à profit l’interdépendance entre préservation des forêts primaires et développement durable, et d’affirmer la volonté de la République Démocratique du Congo de faire de cette interdépendance une orientation stratégique nationale, transversale, intersectorielle.

Un engagement politique qui se traduit en avancée historique

En 2020, le Chef de l’Etat s’engageait à « sécuriser juridiquement les terres et terroirs ancestraux des Autochtones Pygmées sous forme de grandes réserves naturelles, écologiques et communautaires, selon la volonté et sous le contrôle de ces peuples ». Le 7 avril dernier, l’Assemblée Nationale a adopté à la quasi-unanimité la loi sur les droits des peuples autochtones pygmées.

Le président de l’Assemblée nationale de la RDC au sortir du vote de loi. sur les pygmées.

Un évènement historique qui vient appuyer l’engagement du Chef de l’Etat, et qui pourrait permettre de voir les peuples autochtones pygmées jouer un rôle de premier plan dans la préservation des forêts primaires du pays et la lutte contre les changements climatiques.

Une avancée historique en RDC qui doit être saluée et appuyée par la communauté internationale

Sécuriser les droits des peuples autochtones sur les terres et les ressources qu’ils possèdent, occupent ou utilisent traditionnellement, conformément à la lettre de cette nouvelle loi, est l’une des mesures les plus rentables pour préserver les forêts tropicales.

A la veille des Conférences des Parties de 2021, ces développements positifs en RDC appellent à des engagements clairs et concrets de la part des décideurs de ce monde. D’une part pour garantir les droits à la terre et aux ressources des peuples autochtones dans les accords internationaux sur le climat et la biodiversité, mais aussi garantir la sécurisation de ces droits dans la pratique. Et d’autre part, pour assurer un appui politique, technique, financier cohérent et conséquent aux modèles de préservation et de gestion durable communautaires des écosystèmes forestiers.

Le Président Tshisekedi choisira-t-il de mettre à profit le Sommet convié par le Président des Etats-Unis pour faire montre de son engagement sur cette question, mais aussi de sa volonté de mobiliser les autres dirigeants sur la nécessité de placer aussi bien les peuples autochtones que les autres communautés locales dépendantes des forêts au centre des initiative et efforts visant à préserver les forêts tropicales et leur biodiversité ?

Une incohérence qui doit être corrigée

Un récent rapport de la Rainforest Foundation Norway montre que dans les pays tropicaux, la sécurisation des droits à la terre et la gestion forestière des peuples autochtones et communautés locales (PACL) n’ont reçu au cours des dix dernières années qu’une part minime du financement des bailleurs internationaux. Cela équivaut à moins d’un pour cent de l’aide publique au développement pour l’atténuation et l’adaptation aux changements climatiques sur la même période.

Le rapport présente également un résumé de la littérature scientifique sur les effets de la sécurisation des droits à la terre et de la gestion forestière des PACL sur la protection des forêts, montrant pourquoi il s’agit de mesures efficaces et indispensables pour faire face aux crises du climat et de la biodiversité. Des recommandations sont adressées dans ce sens aux bailleurs et aux autres acteurs sur comment augmenter et canaliser les financements plus efficacement.

Un plaidoyer pour un développement durable, qui dépend du climat et de la biodiversité

Sécuriser les droits à la terre et aux ressources des peuples autochtones pygmées ne permettrait pas seulement à ces peuples de continuer à jouer leur rôle de gardiens des forêts primaires. Cela contribuerait également à jeter des bases solides pour leur propre développement durable, dans le respect de leurs connaissances, cultures et aspirations traditionnelles.

Le développement durable de la RDC, pour le bénéfice des générations présentes et futures, dépend directement de la préservation des forêts tropicales et de leur biodiversité.

La rédaction

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