L’épidémie d’Ebola a refait surface dans cette ville située au nord-est du pays, à l’ouest des montagnes des Virunga. Depuis sa déclaration le 06 février, cette maladie a déjà fait 2 victimes, sur 4 cas répertoriés. Près de huit mois seulement se sont écoulés après la fin de la 10ème flambée épidémique en République Démocratique du Congo.
A en croire le Dr Nzanzu Salita, Ministre Provincial de la Santé du Nord-Kivu, des mesures d’encadrement avaient été prises. Le Programme national de Suivi des guéris est en marche, a-t-il souligné.
Selon lui, il s’avère que le tout 1er cas détecté se serait rendu à Biakato entre le 16 et 22 janvier. Biakato est une ville située dans le Territoire de Mambasa, à environ 250 kilomètres de Bunia, en Ituri. Cette Cité a été l’un des foyers actifs du virus d’Ebola en 2019, même si autant de cas n’y ont été signalés jusqu’à présent.
De source sûre, le Coordonnateur humanitaire en RDC, David McLachlan-Karr se dit inquiet par cette résurgence de la maladie à virus Ebola et encourage l’engagement de la communauté humanitaire à soutenir les autorités congolaises et les populations des zones affectées. « J’exprime tout mon soutien et toute ma confiance aux autorités congolaises, et les invite à mettre en place une action rapide et décisive qui permette de protéger toutes les personnes contact afin d’éviter la propagation du virus » a-t-il déclaré.
En appui aux autorités, l’OMS ainsi que d’autres partenaires se sont mobilisés pour lancer les premières actions de riposte dans les zones de santé concernées. Actuellement, près de 10 000 doses de vaccins sont disponibles dans le pays et une partie est en cours d’acheminement vers la ville de Butembo.
« La République démocratique du Congo dispose de professionnels de santé expérimentés dans la lutte contre la maladie à virus Ebola. Comme nous l’avions fait durant les précédentes épidémies, nous promettons de mobiliser rapidement les partenaires pour appuyer les efforts du Gouvernement. La priorité est à présent d’assurer une bonne coordination des partenaires opérationnels sur le terrain pour la recherche des cas contacts et leur vaccination ainsi que la prise en charge des cas suspects » a dit M. McLachlan-Karr.
Rappelons que la lutte contre la dixième flambée épidémique, la plus meurtrière à ce jour en RDC, a duré presque deux ans et demi, faisant près de 2300 morts dans l’est de la RDC. Une onzième épidémie d’Ebola a fait 55 morts dans la province de l’Equateur entre juin et novembre 2020.
« Les organisations humanitaires ont tiré des leçons des deux dernières flambées de l’épidémie d’Ebola. C’est fort de cette expérience que nous suivons la situation, en mettant en œuvre les mesures pour protéger les communautés concernées et les travailleurs de première ligne, mais également pour éviter toutes les dérives qui ont pu entacher et entraver le travail des humanitaires lors de la précédente riposte dans l’est de la RDC. » a souligné le Coordonnateur humanitaire en RDC.
A la question de savoir pourquoi jusque-là la province du Nord-kivu ne possède pas un Centre fiable de traitement d’Ebola pourtant c’est depuis l’année 2018 que la RDC gère cette épidémie, le Ministre provincial de la Santé du Nord-kivu nous a laissé entendre que les stratégies vont évoluer. « Avant il existait des centres mais maintenant les malades sont traités dans les structures qui existaient déjà afin de permettre un suivi efficace des malades », a-t-il informé.
Notons que l’épidémie d’Ebola s’ajoute à la crise du Covid-19 qui sévit à Butembo depuis le mois de septembre 2020, faisant plus de 300 cas depuis le mois de janvier 2021.
« Le virus du Covid-19 se transmet beaucoup plus rapidement que le virus d’Ebola. Raison pour laquelle nous demandons à la population de se présenter au centre de santé le plus proche à chaque fois que quelqu’un présente des signes », a précisé le ministre provincial de la santé du Nord Kivu.
Sarah MANGAZA