Forêt : Les réseaux autochtones pygmées condamnent le massacre ciblé des pygmées en Ituri et décrète un deuil national

Les réseaux des peuples autochtones pygmées sont montés au créneau pour condamner avec véhémence le massacre de 46 personnes, pygmées de l’ethnie bambouti à Irumu, dans la province de l’Ituri. Ils ont manifesté leur indignation face à ce qu’ils qualifient de “pygmocide”, au cours d’un point de presse organisé à Kinshasa, ce mardi 19 janvier. Ils ont par ailleurs décrété un deuil national en mémoire de ces victimes.

« Le 14 janvier 2021 à 9h00, dans le village Masini, groupement Badibongosia, chefferie de Walese, territoire d’Irumu, 46 pygmées viennent d’être massacrés par des groupes armées s’identifiant aux ADF/NALU et d’autres milices locales », a indiqué Patrick Saidi, coordonnateur de la DGPA. 

Selon les informations recueillies auprès des équipes de terrain et de la rescapée, ce massacre est motivé par la haine ethnique et le souci de récupération des terres, ainsi que le contrôle de la zone par les ADF/NALU pour mener leurs opération en toute discrétion.

« La haine ethnique, l’intégrité ainsi que le patriotisme des autochtones pygmées viennent de leur couter très cher », s’indignent ces réseaux.

Ils ont par ailleurs fustiger le silence observé par les autorités congolaises près d’une semaine après cette incursion. 

« On a vu les autorités au plus haut niveau se mobiliser pour un accident qui a couté la vie à plus ou moins 10 personnes sur la route de Matadi, dans le Kongo Central. Mais depuis que 46 pygmées sont massacrés, personne ne s’en soucie. Nous allons garder un deuil national sur l’ensemble du pays jusqu’à jeudi 21 janvier pour honorer la mémoire de cette communauté pygmée », a précisé Kapupu Diwa, représentant des peuples autochtones pygmées. 

Les réseaux des autochtones pygmées insistent sur l’urgence de dépêcher les équipes d’enquêtes sur les lieux du crime. Et que l’Etat congolais prenne en change les 120 ménages des autochtones pygmées en déplacement de suite de ce massacre. 

« Irumu et Bunia, c’est environ 140 kilomètres. Mais jusque-là, aucune autorité n’a fait le déplacement de ce village pour ne fut ce que consoler les familles éploréesNous voulons voir le gouvernement provincial et national s’activer pour assister ces victimes», a indiqué Adolphine Mulehe, député nationale.

Notons par ailleurs que ces réseaux des autochtones pygmées annoncent une descente sur terrain dans les prochains jours pour s’enquérir des informations relatives à ce massacre. D’autres actions seront également menées en direction des décideurs et autres acteurs politiques pour que ces actes ignobles ne puissent plus se reproduire. 

Alfred NTUMBA

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