Après l’intervention du président de la République, Félix Tshisekedi à One Planet Summit, les réaction n’ont pas cessé de tomber. La dernière en date est bien celle de Maitre Blaise Mudodosi, coordonnateur de l’ONG APEM. Dans une interview exclusive donnée à Environews, ce jeudi 14 janvier, cet avocat recommande à la RDC de valoriser d’abord l’existant avant de penser étendre le réseau des aires protégées à 17% du territoire national d’ici 2030.
« J’ai vu que le discours au niveau de la RDC s’est plus focalisé sur les aires protégées. Nous devons comprendre qu’il y a aussi d’autres forêts qui sont dans les différentes concessions forestières, industrielles ou des communautés locales. Dans ces autres concessions l’Etat ne focalise pas autant son intérêt alors qu’elles peuvent jouer un rôle important dans l’accomplissement de son objectif de sauvegarder 17% des aires d’ici 2030 », a-t-il réagi.
Blaise Mudodosi pense qu’il faut quitter l’étape des discours pour la réalité. Car selon lui, la réalité avec le réseau existant des aires protégées de la RDC est tout autres que ce que l’on vante à ce jour. Avec les massacres à répétition et les conflits récurrents dans certains parcs de la RDC, l y’a lieu de s’arrêter et proposer des solutions devant valoriser ces espaces et ceux qui y habitent.
« Nous devons aller vers le concret. Les discours c’est bien, mais ils doivent être suivis par les activités et ces activités ne doivent pas seulement s’arrêter dans les grandes villes ou dans les chefs-lieux des provinces mais ça doit aller vers les communautés. C’est là où nous avons la forêt et la biodiversité. Pour travailler sur la biodiversité Nous devons avoir une vision plus large, et surtout, ne pas se limiter à des forets classés ou nous avons des aires protégée », a-t-il renseigné.
En dehors des critiques, cet expert a appelé l’Etat congolais à s’impliquer encore davantage au cours de cette année et de penser à matérialiser toutes les réalisations que le pays compte mettre en place au cours de l’année 2021. Il a profité de l’occasion pour marteler sur la question des peuples autochtones qui sont les plus souvent victimes des accaparements des terres sous prétexte de sauvegarder les aires.
« Nous devons porter attention pour s’assurer que nous sommes en train de garder nos forêts sans laisser qui que ce soit. Le sauvegarde de ces forêts doit passer par des activités concrètes des terrains. Ces activités devront prendre en compte tous les aspects y compris des espaces de vie des communautés locales et des peuples autochtones », a renchéri Monsieur Mudodosi.
Pour cet acteur de la société civile, le programme de la présidence de la république qui consiste à planter 1 milliard d’arbre sur le territoire congolais d’ici 2030, est une initiative pour laquelle l’Etat doit doubler les efforts sur son plan d’actions par rapport à l’année passée. Il suggère au gouvernement congolais d’impliquer toutes les couches de la population dans l’échelle de sensibilisation pour que le projet d’implantation d’un milliards d’arbres soit réaliste.
Nelphie MIE